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This Is Not A Love Song

Nîmes, du 30 mai au 1er juin 2019

Live-report rédigé par Pierre-Arnaud Jonard le 6 juin 2019

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vendredi 31
Cette deuxième journée du festival This Is Not A Love Song commence sous un soleil de plomb par le set des Arlésiens de Poutre.


Le groupe a déjà dix ans d'existence au compteur et a su s'imposer au fil des années comme l'un des tous meilleurs sur la scène noise française. Leur set est excellent de bout en bout. Poutre sont déjà intéressants sur disque mais c'est sur scène qu'ils donnent leur pleine mesure. Leur performance du jour est là pour en attester. La journée commence de la meilleure des manières avec un groupe qui mériterait de dépasser son statut culte pour conquérir un plus large public.


Lou Doillon semble un peu anachronique à l'affiche d'un festival indie comme This Is Not A Love Song, mais comme on est curieux, on va assister à son set. Et l'on est agréablement surpris. Ce n'est peut être pas la musique que l'on écouterait tous les jours mais le show est parfaitement maîtrisé et musicalement ça tient plus que la route. Les influences sont clairement orientées 70's avec un net penchant pour le glam et le glitter. A d'autres moments, on navigue vers un univers très Patti Smith tant par la voix rauque de la chanteuse que les guitares qui rappellent celle du génial Lenny Kaye. Un concert au charme certain.


On découvre ensuite avec un immense plaisir les coréens de DTSQ, même si cela nous oblige à manquer la performance des Nîmois de OPTM que l'on aurait aimé voir tant leur récent et premier EP entre Joy Division et post-punk nous a emballés. On ne connaissait rien de ce groupe avant de se rendre au festival et l'on tombe littéralement sous le charme. Le groupe de Séoul délivre un set de psyché-rock de haute facture. Musicalement, le résultat est très bon, mais en plus ces coréens sont de vrais bêtes de scène. Pour couronner le tout, ils ne manquent pas d'humour comme lorsque le chanteur-guitariste fait écouter au public un enregistrement en français sur dictaphone pour s'excuser de ne pas parler notre langue et présenter son groupe. On est tellement emballés que l'on retourne voir le groupe plus tard dans la soirée au Patio où, dans une ambiance plus intime, ils se révèlent encore meilleurs et excitants. Une bien belle découverte.


Si, sur album, Courtney Barnett sonne souvent folk, live elle s'avère bien plus rock. En écoutant son concert, on pense à une autre Courtney et on a l'impression d'assister à la reformation de Hole. Les guitares sonnent très grungy tout au long du set. La voix de Courtney est superbe, le son est excellent et l'on passe en sa compagnie un très bon moment. Un concert de haute volée pour l'une des artistes les plus intéressantes de sa génération.


James Blake a sorti en début d'année avec Assume Form ce qui est sans doute son meilleur disque à ce jour. Petit génie électro, il n'hésite pas à se frotter à d'autres genres musicaux comme le rap ou le trap. Live, on passe ainsi d'un univers musical à un autre mais toujours avec une grande cohérence. Les titres rap se mêlent ainsi à des morceaux électro intimistes. C'est peut être dans cette veine que le Britannique se révèle le meilleur car dans la pénombre de la petite forêt qui fait face à la scène Flamingo, sa musique crée chez l'auditeur une sensation de bien être intérieur qui fait du bien.

On aimerait avant d'aller se coucher se prendre une bonne déflagration de noise avec les excellents belges de It It Anita mais le club est malheureusement bondé. Fin donc de cette excellente deuxième journée.
artistes
    Poutre
    Off The wagon
    Lou Doillon
    Big Thief
    Tomberlin
    DTSQ
    Methyl Ethel
    OPTM
    Courtney Barnett
    Lizzo
    Jpegmafia
    Boy Pablo
    Mick Strauss
    James Blake
    Stephen Malkmus & The Jicks
    Yaeji
    Delgres
    It It Anita
    Rico Nasty
    DâM-FunK