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Rock en Seine

Paris, du 23 au 25 août 2019

Live-report rédigé par Fab le 26 août 2019

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Après une première journée marquée par le règne sans partage de The Cure, place pour ce samedi 24 août au défit que se sont lancés les organisateurs avec une programmation essentiellement centrées sur les musiques urbaines. Un changement de cap se traduisant par un rajeunissement du public... mais aussi une affluence en berne.


Le soleil règne sur le Domaine de Saint-Cloud et le public semble ainsi plus aspirer à profiter des pelouses que d'assister aux premières prestations, certes peu alléchantes durant les premières heures de la journée. Sur la scène de la Cascade, la soul de Celeste, bien que portée par une voix douce et chaleureuse, se déguste pour beaucoup de loin d'une oreille distraite. La prestation est agréable mais un peu lisse et manquant de relief, tant et si bien que beaucoup passent leur chemin au fil des titres.


Moins d'une heure plus tard, c'est un spectacle radicalement différent auquel le public assiste sur la Grande Scène avec Louis Cole et son Big Band. Seul sur scène pour le premier titre, l'américain débarque affublé d'une tenue au goût quelque peu douteux mêlant casquette rouge, pantalon flashy et haut squelettique. Des choix vestimentaires discutables que partagent également sa petite troupe comptant pas moins de six musiciens et deux danseuses/choristes, le tout pour un rendu à mi-chemin entre funk et électro-pop mais aussi et surtout beaucoup trop brouillon et redondant. Une prestation se voulant assurément festive mais peu réjouissante au final.


Figurant parmi les très rares artistes labellisés rock à avoir été programmés ce jour, Marie Ulven, alias Girl In Red, va apporter un surprenant vent de fraîcheur aujourd'hui. Du haut de ses vingt ans, la jeune norvégienne dont la popularité n'a cessé de croître au fil des mois suite à la publication sporadique de titres enregistrés dans sa chambre va aujourd'hui triompher face à un public venu nombreux la découvrir. Accompagnée sur scène par quatre musiciens, la musicienne y est une pile électrique enjouée, constamment à bout de souffle, mais dont les compositions aux textes inspirés par ses amours et questionnements font sans cesse mouche.
Ne manquant ni d'humour ni d'aplomb au moment d'échanger avec la foule, disposant d'ores et déjà d'un répertoire comportant bon nombre de pépites, de We Fell In Love In October au récent I'll Die Anyway, en passant par le détonnant Bad Idea! joué pour la première fois aujourd'hui, son set d'une petite cinquantaine de minutes aura tenu le public en haleine du début à la fin jusqu'au très attendu I Wanna Be Your Girlfriend, achevée par cette dernière dans l'euphorie générale au milieu de la fosse. La révélation de cette édition 2019.


Sur la petite scène Firestone, très décriée par les festivaliers cette année de par sa taille et son habillage d'un goût discutable, Mathilda Homer lui emboîte le pas quelques minutes plus tard. Accompagnée d'un pianiste, d'un bassiste et d'un batteur pour interpréter ses compositions entre soul et jazz, le tout avec une touche subtile de R&B, la jeune anglaise charme de par sa voix mais peine à réellement obtenir l'adhésion du public par le manque de diversité de ses titres. Ses tempos lents poussent à la farniente sous le soleil enrobant aujourd'hui le site, et même sa reprise du Loving Is Easy de Rex Orange County ne connaîtra guère plus de succès.


A 19h45, un choix de programmation des plus surprenants amène Polo & Pan à se produire sur la scène de la Cascade en plein jour. Ravis de se jouer dans leur propre ville, et attendus de pied ferme par une fosse copieusement remplie, les deux français n'auront guère de difficultés à remplir leur contrat aujourd'hui, quand bien même leur univers au goût parfois discutable transpire à chaque instant les influences de la french touch ou des 80s.


Présentée comme l'une des attractions de cette édition, Jorja Smith se présente sur la Grande Scène à 20h45 devant un public toujours aussi spectateur. Accompagnée par un groupe somme toute discret, la musicienne déambule et minaude sans cesse microphone en main, interprétant les titres extraits de son premier album Lost & Found accompagnée de pistes vocales pré-enregistrées. Avec un univers oscillant lui aussi entre soul, jazz et R&B et reposant là encore essentiellement sur son organe vocal, l'ennui n'est jamais très loin en dépit de la beauté de ses interprétations et d'une présence ne pouvant qu'être soulignée. Un pari des organisateurs au final peu convainquant.


Bien connus du public français avec de nombreuses venues au cours des cinq dernières années, Jungle retrouvent le festival Rock en Seine quatre années après leur première et unique venue. Avec un line-up à sept musiciens parfaitement rôdé depuis leurs débuts, et un second album For Ever paru l'année passée et ayant apporté un peu plus de profondeur à leur répertoire, leur prestation du soir va une fois encore progressivement gagner en consistance au fil des titres. Entre soul et funk blanc teintés d'une touche très britannique, leur compositions se démarquent comme souvent par l'union des multiples voix dont dispose le collectif. Sous une nuit tombante, alors que le public aspire en ce samedi à soir à un certain laisser-aller, il faudra malgré tout attendre l'emballement final pour ressentir le vent de folie espéré. Drops dans une version au final musclé puis les brûlants Busy Earnin' et Time resteront pour beaucoup comme les temps forts du concert.

On préfère ainsi quitter cette seconde journée du festival Rock en Seine sur ce bon souvenir, fuyant le triste spectacle offert par la machine Major Lazer sur la Grande Scène, dont le goût douteux en aura rebuté plus d'un.
artistes
    MAJOR LAZER
    JORJA SMITH
    404BILLY
    7 JAWS
    ALPHA WANN
    CATASTROPHE
    CELESTE
    FILS CARA
    GIRL IN RED
    JUNGLE
    KITCHIES
    LOUIS COLE BIG BAND
    MAHALIA
    MATHILDA HOMER
    MUNGO'S HI FI feat. Charlie P. & Marina P.
    PETER CAT RECORDING CO.
    POLO & PAN
    TOMMY GENESIS
    ZED YUN PAVAROTTI
    CHESHIRE
    NOMOLAS X MO LE J
    RUBY IN THE ROUGH
photos du festival