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Rock en Seine

Paris, du 23 au 25 août 2019

Live-report rédigé par Fab le 28 août 2019

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Après une seconde journée mi-figue mi-raisin, c'est sous un soleil de plomb que le Domaine de Saint-Cloud accueille ce dimanche la troisième et dernière journée de cette édition 2019 du festival Rock en Seine. Avec à la clé, l'affiche la plus rock et alléchante de ce cru.


Un rapide passage devant la Grande Scène permet de découvrir Cannibale dont les expérimentations et un chant pour le moins irritant ne convainquant guère. Direction la scène de la Cascade pour retrouver Mini Mansions, venus présenter leur nouvel album Guy Walks Into A Bar. Habitués des premières parties prestigieuses aux côtés notamment de The Last Shadow Puppets ou Queens Of The Stone Age, ces derniers jouissent toujours d'un capital sympathie certain auprès du public français, leur rock psychédélique et groovy et une certaine prestance sur scène leur conférant une certaine aura. Difficile toutefois pour eux de convaincre les novices à un horaire et sur une scène dépeuplée peu adéquats, malgré des efforts et une bonne volonté évidents.


Les choses sérieuses débutent ainsi sur le coup de 16h avec Two Door Cinema Club, de retour à Rock en Seine pour présenter leur nouvel album False Alarm. Si l'orientation plus synthétique de leurs récents morceaux s'est révélé inégale sur disque, dans des conditions live, avec deux musiciens d'appoint à la batterie et aux claviers et un public acquis à leur cause, la réussite est aujourd'hui au rendez-vous. Certes leurs nouveaux titres ne seront pas les plus chaleureusement accueillis, mais le rythme imprimé tout au long des quarante-cinq minutes de leur set, la scénographie très colorée, une belle énergie et un répertoire copieusement garni de tubes (I Can Talk, What You Know ou l'inévitable Something Good Can Work) font bouger une foule ravie de se déhancher au son des guitares trop souvent absentes la veille. Un retour réussi pour le trio à nouveau sur la pente ascendante.


Place à l'un des espoirs les plus sûrs de la scène britannique, Sam Fender. Enchaînant les sorties de singles remarquées et les premières parties prestigieuses depuis près d'un an, c'est à quelques semaines de la sortie de son premier album Hypersonic Missiles qu'il vient aujourd'hui se frotter à l'exigent public local. Appliqué, pour ne pas dire crispé et distant, tout au long de sa prestation, le jeune anglais fait malgré tout valoir une voix maîtrisée et un talent certain dans l'écriture de titres rock efficaces à défaut d'être originaux. D'ores et déjà suivi par de jeunes aficionados, Sam Fender dispose avec Dead Boys, Will We Talk? ou l'éponyme Hypersonic Missiles de plusieurs titres calibrés pour envahir les ondes radio, quand bien même l'ombre de The War On Drugs plane dès lors que le saxophone se fait entendre. Un set agréable à défaut d'avoir été mémorable.


Révélation des derniers mois avec un premier album, When I Have Fears, empilant récemment les critiques dithyrambiques, The Murder Capital vont livrer aujourd'hui une prestation époustouflante à la hauteur des attentes des nombreuses personnes massées face à la scène Firestone. Intenses et à fleur de peau, les interprétations de James McGovern au chant n'ont d'égales que l'implication de l'ensemble des membres du groupe, à commencer par Gabriel Paschal Blake, provocateur et survolté à la basse tout au long du set.
Alternant entre envolées post-punk irrésistibles (More Is Less, Feeling Fades), complaintes cold wave de haute tenue (Love, Love, Love ou Slowdance I & II) et rares moments d'accalmie (le toujours émouvant On Twisted Ground), The Murder Capital auront marqué de leur empreinte cette journée et confirmé les prédisposions entrevues il y a quelques mois sur la scène de la Boule Noire à Paris. De quoi attendre avec une impatience certaine la longue tournée en France programmée cet automne.


Une heure plus tard, retour sur la Grande Scène pour un retour très attendu de la part des festivaliers, à savoir celui de Royal Blood. Dans l'attente de la sortie du troisième album du duo programmée cet automne, c'est en conséquence un set centré sur les deux premiers disques du groupe que le public se voit proposé aujourd'hui. Symboles des difficultés du duo à se renouveler depuis ses débuts, les inédits Boilermaker et King ne surprennent guère et voient Mike Kerr et Ben Thatcher recycler encore et toujours les mêmes recettes. Certes le son lourd et puissant et l'alchimie entre les deux acolytes fonctionnent toujours, mais les rares touches de claviers ou deux choristes à l'utilité discutables ne suffisent pas. Il faudra ainsi attendre les tubes tirés de leur premier album (Come On Over, Little Monster, Figure It Out ou le final Out of the Black) pour frémir comme au premier jour, non sans ressentir un désagréable sentiment de déjà-vu...


Étrangement programmés sur la scène de la Cascade avec un set d'une courte heure, Foals ne vont pas s'en laisser compter et proposer face à un public venu en nombre le concert le plus marquant de la journée. Trois années après leur dernière venue, et alors que leur nouvel album Everything Not Saved Will Be Lost – Part 2 verra le jour en octobre, Yannis Philippakis et les siens se montrent aujourd'hui dans une forme olympique, remerciant un public français leur ayant toujours été fidèle.
Forcément frustrante de par sa trop courte durée, la prestation de la formation d'Oxford est un sans-faute. Rodée à la perfection après quelques mois de tournée, la machine Foals est aujourd'hui irrésistible, qu'elle prenne des allures pop (My Number, On The Luna) ou avance toutes guitares devant après la pépite progressive Spanish Sahara. Impossible en effet de résister au raz de marée électrique du triplet Inhaler / Black Bull / What Went Down, avant que le démentiel Two Steps, Twice ne s'achève comme à l'accoutumée dans l'hystérie générale. Une véritable démonstration.

Beaucoup choisissent alors de quitter les lieux, les plus courageux et aventureux achevant leur périple devant les expérimentations sonores d'Aphex Twin. Avec quelques 100 000 festivaliers accueillis durant le week-end, et en dépit d'une seconde journée pour le moins décevante, cette édition 2019 nous aura réservé quelques moments de grâce avec les légendes The Cure, les révélations Girl In Red ou The Murder Capital, ou encore des Foals à la carrure de têtes d'affiches.
artistes
    APHEX TWIN
    FOALS
    ROYAL BLOOD
    AGAR AGAR
    BOY AZOOGA
    BRING ME THE HORIZON
    CALLING MARIAN
    CANNIBALE
    CLAIRO
    DECIBELLES
    DEERHUNTER
    LA CHICA
    MAUVAIS OEIL
    MINI MANSIONS
    THE MURDER CAPITAL
    SAM FENDER
    TWO DOOR CINEMA CLUB
    LE VILLEJUIF UNDERGROUND
    WEVAL
    FOXXES
    HALF-PIPE
photos du festival