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Reeperbahn Festival

Hambourg, du 21 au 24 septembre 2022

Live-report rédigé par François Freundlich le 8 octobre 2022

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C'est vendredi et c'est le troisième jour de festival sur la Reeperbahn d'Hambourg ! L'après-midi de concert débute tôt avec un focus sur les artistes suisses sur la scène Spielbude XL.


C'est la songwriter Anna Erhard qui ouvre cette journée avec son groupe aux résonances folk-pop. La suissesse basée à Berlin déploie une ambiance tranquille et détachée avec des sonorités de guitares électriques laid-back un brin lo-fi. Sa voix trainante rappelle parfois Courtney Barnett, posée sur des instrumentaux de slacker à la Mac DeMarco. Ses compositions ne manquent pas de charme et parviennent à nous faire remuer assez tôt dans la journée, avec ces nappes de synthé divagantes comme sur le très bon titre Short Cut. Une excellente découverte dès le premier concert, voilà une journée qui commence bien.


C'est reparti pour un tour dans la maison du Canada pour apercevoir le concert de queer-folk de Pillow Fite. Le duo de Halifax explique qu'il est davantage stressé par ce concert que par l'ouragan qui s'abattait au même moment sur les côtes du Canada. Ou pas finalement, car les deux guitaristes se complètent parfaitement en dispersant une ambiance de cocon où tout le monde serait dans une cabane moelleuse ornée d'oreilles moelleux. Un folk brut et écorché comme on les aime, porté par la voix de Art Ross, sans cesse sur le fil de la fragilité. Le chant est parfois complété par les chœurs de Aaron Green, les harmonies deviennent alors magiques pour ce groupe formé pendant le confinement. Voilà un bon mini coup d'oreiller dans la face !


L'après-midi continue au Molotow Backyard avec les anglo-australiens de HighSchool et leur cold wave aux accents pop psyché. Une bonne basse post-punk résonne à l'arrière de dérivations de guitares électriques pop légèrement sucrée et autres nappes synthétiques à énergie variable pour un genre de modèle du genre. Le chanteur à la voix grave à la Robert Smith apporte une profondeur aux compositions qui reste davantage dans une certaine positivité, ce qui est rarement le cas dans ce style musical. On reste néanmoins dans des compositions assez linéaires sans grande surprise même si on passe un très bon moment.


De retour sur la scène suisse pour apercevoir une artiste qui chante en français, en la personne de Meimuna. Avec sa guitare acoustique, Cyrielle Formaz nous enchante de par sa voix délicate prolongée par la guitariste électrique qui l'accompagne. Elle demande finalement si quelqu'un comprend ses textes et il est plus que jamais temps de me manifester par un cri sauvage mais néanmoins compréhensible. Ses ballades pop-folk douces-amères provoquent une émotion palpable, même si la scène extérieure est manifestement trop grande pour cette musique très intimiste. Qu'importe, on parvient à entrer dans ses textes forts comme sur le très beau titre La Tristesse du Diable. Une certaine timidité et une vulnérabilité tranche avec des sonorités habitées d'un folk aux mélodies irradiantes. C'était beau, tout simplement.


On s'offre une pause bien méritée avant de repartir pour la soirée qui débutera au Mojo Club, une salle sous-terraine aux formes complètement circulaires. C'est la New-Yorkaise Caroline Rose qui nous a incité à descendre ces escaliers sous la terre pour un concert qui s'annonce dantesque. Avant même de commencer, on la voit paniquer comme dans son fameux vidéo clip de Feel The Way I Want où elle se rend compte qu'elle se trouve à Hollywood, Californie au lieu de Hollywood, Floride. La même panique se lit en se rendant compte que son synthé ne fonctionne pas. Tout se règle finalement et on assiste à un show complètement fou avec la chanteuse en salopette rose. Caroline Rose court partout et n'hésite pas à se mettre à genou en se versant de la bière sur le visage et dans les yeux... avant de se rendre compte que cela peut être douloureux.
Caroline Rose n'a pas son pareil pour faire vibrer un public avec son indie pop synthétique qui enchaîne tube sur tube aux influences folk-rock. Tous les regards sont tournés vers elle et cette show girl est tellement attachante qu'on est tout à fait obligé d'adorer sa musique. Et on l'adore, de toute manière. Les titres sont finalement assez tranquilles, comparativement à l'énergie folle déployé par l'américaine. Elle n'oubliera néanmoins pas de nous noyer sous quelques excitations de guitares électriques bien senties. Voilà une prestation tellement marquante et unique qu'on n'est pas près d'oublier !


Retour sur la scène Spielbude XL au cœur de la Reeperbahn pour le concert d'un de nos artistes préférés : Emilie Zoé ! L'artiste est entouré de lumières stroboscopiques qui vont donner un puissance toute particulière à ce show qui va embraser la nuit d'Hambourg. A base de déflagrations de guitares électriques, Emilie Zoé revisite les meilleurs titres de ses deux premiers disques, en particulier Tiger Song, avec ce crescendo d'une intensité folle et ses explosions de guitares en boucle. On ne peut s'empêcher de crier les textes déclamés par une voix rageuse et envoutante. Le corps vibre sur les quatre notes sombres et vaporeuses du titre Volcan et ses envolées sur « I'm a Woman » - « I'm no Woman », extrait du dernier album. Un batteur l'accompagne, n'hésitant pas à cogner les morceaux d'un rythme exacerbé. Les passages les plus calmes et mélancoliques prennent en live une autre dimension avec un set très rock, aux riffs acerbes et à la saturation foudroyante. Un concert d'Emilie Zoé est toujours une expérience intense de par sa force, ses émotions et sa justesse. On l'inscrit facilement comme l'un des meilleurs performeurs rock qu'on ait pu voir.


Retour dans le club du Molotow pour passer du swiss-rock au brit-rock ! Nous sommes sur Sound Of Violence après tout. The Sherlocks sont déjà sur scène pour enflammer le festival de leurs riffs de guitares super efficaces et leurs « wooh oooh » marqueurs des tubes britanniques des 90's. Le quatuor de Sheffield s'inscrit davantage dans un style de « good lads » avec leurs belles gueules si on veut les comparer avec leurs compatriotes Arctic Monkeys. Les quatre garçons savent ce qui marche et le font bien, tendant davantage vers des tubes rappelant Franz Ferdinand ou Blur. Une certaine urgence se dégage de leurs compositions qui sont là pour faire danser dans les travées. Des mélodies positives et faciles à chanter qui se connecte directement à l'audience : voilà une bonne recette "No Shit" appliquée par The Sherlocks. La nuit peut commencer.


On enchaîne dans ce même club avec l'australienne Alex Lahey et son groupe. La première chose qui ressort de ce concert est la joie de vivre et le coté positif qui s'en dégagent. La chanteuse et guitariste enchaine les tubes punk-pop catchy avec un débit vocal accéléré. On décèle un influence de punk à roulettes 90's qui touche évidemment notre cœur d'adolescent. On pense évidemment à Weezer sur ces mélodies de guitares hyper entrainantes de la punkette-popeuse en t-shirt mi-Jurassic Park mi-Kelly Clarkson, qui donnent juste envie de bouger le bassin. Même si on est dans l'esprit pop, Alex Lahey conserve une dose d'alternatif dans un son parfois rugueux faisant la part-belle aux riffs saturés. Le feel-good concert comme on les aime.


L'attraction de la soirée au Molotow jouait dans la partie jardin : il s'agit des Néo-Zélandais de Kiwi Jr. et leur indie pop ensoleillée constellée de tubes cool-relax. On écoutait déjà leurs albums en boucle et le quatuor de Toronto ne nous déçoit pas avec des adaptations dont la fraîcheur fait mouche à chaque début de morceau. Les compositions précises aux fines mélodies fait plaisir à entendre avec des tubes évident comme Waiting In Line qui fera danser le premier rang comme jamais. Les passages dans les aiguës du chanteur Jeremy Gaudet et sa voix chaude et douce ajoutent la petite touche de classe à ce groupe puisant ses influences et son énergie dans le meilleur de l'indie rock anglais ou américain, de The Smiths à The Strokes. Kiwi Jr. semblent faire ressortir l'été dans un Hambourg qui s'est paré de gris depuis aujourd'hui, avec ses légères guitares électriques enivrante et sucrées. Le kiwi, c'est oui.

Pour finir la soirée dans le club, d'autres canadiens prennent position : le duo électro Blue Hawaii qui arrive au pied levé suite à une annulation. Ils s'installent à la va-vite avant de commencer un show un peu décousu mais qui a le mérite de faire danser le Molotow en ce début de nuit. Un DJ lâche ses beats électro-chill à tendance jazzy tandis que la chanteuse Ra, à l'énergie incroyable, pose sa voix légère et glacée. Un cocktail electronica pour sauter sur place, voilà ce qu'il nous fallait pour terminer la soirée, le groupe n'hésitant pas à remixer quelques tubes de d'eurodance 90's pour parfaire le mix. C'était la danse de la nuit ce soir au Reeperbahn.

Voilà un troisième jour plein de surprises avec des concerts hyper-variés entre la folie de Caroline Rose, la fougue d'Emilie Zoé et la classe de Kiwi Jr. La fatigue commence à se faire sentir mais il reste une journée de samedi qui s'annonce excellente !
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