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The Cribs

Interview publiée par Pierre-Arnaud Jonard le 19 novembre 2020

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Si les choses ont été un peu compliquées ces dernières années pour The Cribs, notamment avec leur management, ces difficultés sont désormais de l'histoire ancienne. Et le groupe de débouler avec un nouvel album, Night Network, petite merveille à l'esprit 60's évident. Rencontre.

Vous avez enregistré le nouvel album au studio de Dave Grohl. C'est vrai qu'il vous l'a laissé à disposition ?

Oui. Nous avions joué avec les Foo Fighters au Manchester Stadium. Les mecs de ce groupe sont adorables. Ce sont des gens ultra sociaux. C'était hyper sympa de leur part de nous laisser leur studio pour rien. Une super opportunité.

Vous avez eu un problème avec votre management au moment de l'enregistrement ?

Oui. Il y a eu quelque chose de l'ordre d'une rupture amoureuse avec notre manager. Nous n'avions plus les infos sur nos comptes. Nous étions un peu perdus. C'est un peu cliché de dire cela mais il y a plein de groupes qui se font avoir par le business.

Et Dave Grohl a été comme un sauveur ?

Clairement. Dave nous a sauvés.

Vous enregistrez souvent vos albums aux Etats-Unis. Pourquoi ?

Cela change pas mal de choses d'enregistrer loin de chez soi. Pour ce disque, enregistrer au studio de Dave Grohl a été une super expérience. Il y a eu de bonnes vibrations durant cet enregistrement. C'est un disque positif. Si la chanson qui ouvre le disque s'appelle Goodbye ce n'est pas un hasard. C'était comme de dire au-revoir aux problèmes.

Votre musique continue de combiner indie pop et lo-fi. Ce sont vos styles musicaux préférés ?

Je ne sais pas vraiment. Pour le côté lo-fi c'est peut-être parce que deux membres du groupe vivent aux États-Unis. Plus jeunes nous écoutions beaucoup les groupes américains. Nous étions plus branchés par les trucs US que britanniques.

J'aime beaucoup le titre d'ouverture de l'album, Goodbye. On croirait entendre un morceau de Noël...

C'est marrant que tu dises cela parce que nous avons enregistré un morceau de Noël que nous n'avons pas encore sorti...

Pourquoi avoir choisi Running Into You comme premier single tiré de l'album ?

Il y a plusieurs morceaux sur le disque que nous trouvons supérieurs à Running Into You mais le label voulait sortir celui-là en premier.

Dans le vidéo clip du morceau joue Sam Riley (ndlr : acteur entre autres dans Control). Je sais que c'est un ami du groupe...

Oui. Nous sommes amis depuis longtemps. Cela date de l'époque où nous tournions avec The Blueskins et son groupe 10,000 Things. Nous sommes restés amis depuis. Je sais que Sam vit à Berlin maintenant. Pour le vidéo clip nous avons voulu faire quelque chose de créatif, pas le genre de vidéo ennuyeuse de confinement. Cela a été difficile à mettre en place.

Le disque est très pop. Il y a même des côtés Beach Boys dans cet album...

C'est intéressant que tu dises cela car nous avons toujours adoré les Beach Boys. Nous aimons beaucoup la pop, les Beatles notamment. On aime aussi le punk mais le côté pop du punk, les Ramones. Nous voulions pour ce disque explorer ce côté Beach Boys dans notre musique. Je suis content que tu l'aies entendu. J'ai utilisé des trucs 60's sur ma batterie. Nous avons enregistré à l'ancienne. Il y a des erreurs mais comme il y en a sur les disques des Beatles. Je n'aime pas ce que l'on entend à la radio actuellement. C'est trop facile de faire de la musique avec Pro-Tools.

Lee Ranaldo apparaît sur I Don't Know Who I Am. Comment le connaissez-vous ?

Nous avions déjà fait un morceau avec lui sur notre troisième album. Nous avons discuté durant le confinement. Nous lui avons envoyé un morceau en lui demandant s'il pourrait jouer dessus. Il l'a fait au studio de Sonic Youth à New-York. C'est un ami et un mec super. Nous avons grandi avec son groupe. Nous espérons refaire des trucs avec lui dans le futur.

A part la période avec Johnny Marr, le groupe a toujours été trois frères qui jouent ensemble. C'est comment de faire un groupe avec sa propre famille ?

Déjà on se connait parfaitement. C'est facile de monter un groupe avec ses frères, les choses vont vite et tout s'enchaine bien. Cela peut bien sûr arriver que l'on s'engueule mais c'est très rare. Ce qui est dur c'est de vivre aux quatre coins du monde. Avec le confinement, je ne les ai pas vus depuis dix mois et ils me manquent.

Il y a un truc étonnant avec votre groupe c'est que vous avez énormément tourné en Asie. Pourquoi ? Vous avez un truc particulier avec ce continent ?

Nous étions joués à la radio là-bas. Si nous avons l'opportunité de jouer quelque part, nous y allons. Nous ne nous contentons pas d'attendre que les choses nous tombent dessus. C'est dur de ne pas jouer en ce moment. C'est un sentiment étrange. Nous devions partir en tournée en octobre puis cela a été repoussé à novembre puis mars et maintenant mai...