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The Chap

Paris, Point Éphémère - 24 septembre 2012

Live-report par Romain

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Pas un chap... euh, un chat devant le Point Éphémère lundi soir. Pas de barrière. Pas de fil d’attente. Pas d’ouvreur. Pourtant, lorsque les portes s’ouvrent peu après 20h, beaucoup de gens sirotant une petite bière dans le bar voisin s’engouffrent dans la salle qui borde le canal Saint-Martin. Et, en quelques instants, la remplissent pour assister au concert des très originaux The Chap.

Pour se mettre en jambes tout d’abord, un artiste tout à fait particulier : Jonathan Boulet. Ce grand barbu d’origine australienne prend par surprise le public parisien avec des sons folk pop et rock alternatif très dynamiques ainsi qu'une générosité et une simplicité sur scène. Un style qui sort de l’ordinaire. Accompagné d’un bassiste préposé aux chœurs, d’un batteur et d’un percussionniste qui génèrent à eux deux un tempo très puissant, cette formation distille un florilège de morceaux issus de son premier album sorti récemment. Le Point Éphémère, sous le charme, fredonne même une fois les morceaux terminés. Les applaudissements sont nourris et mérités. Le plus touchant reste l’étonnement du groupe de se voir acclamer de la sorte. Jonathan Boulet a sans aucun doute décroché une bonne note pour sa prestation.

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Autre bizarrerie de la soirée : les roadies acclamés comme de véritables stars dès leur entrée en scène pour installer le matériel. Ces même roadies sont pourtant les stars de la soirée : Keith Duncan, Panos Ghikas et Johannes Von Weizsäcke saluent leurs fans avec le sourire. Quelques minutes plus tard, ils reviennent dans leurs habits de musiciens pour faire le show... ou le sketch.
Même en musique, les britanniques aiment jouer avec l’humour. Au-delà du concert, The Chap demeurent presque un groupe de stand up comedy. Le chanteur, Johannes Von Weizsäcke, donne le ton d’entrée : « Bonsoir à tous. D’habitude nous sommes cinq, parfois nous sommes quatre, ce soir nous sommes trois ». Le pauvre n’est lui d’ailleurs pas en grande forme, se plaignant d’un mal de gorge. Le concert commence dans la joie et la bonne humeur. Une grande diversité dans la musique : tantôt deux guitaristes et un batteur, tantôt un guitariste, un bassiste et batteur, The Chap jonglent entre la pop, le rock et l’indie-tronica, tout en faisant les clowns. Un numéro d’automates, une séance de shooting, un spectacle de statues.

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Les sujets de leurs chansons s’inspirent de thèmes très profonds : Justin Timberlake, « Clubbing, girls, facebook, twitter », sans oublier la diarrhée. Leurs paroles font rire, mais surtout leur musique invite à la danse, au clapping ainsi qu'à de légers pogos. A l'évidence, The Chap utilisent une formule qui fonctionnent plutôt bien et se démarquent de la scène pop actuelle.

Cela dit, on préfère l’aspect musical de ce groupe atypique. Tous ces « tubes pop commerciaux que nous allons adorer » (catch phrase de la soirée), cette belle énergie offerte au public et surtout cette partie endiablée où batterie, violoncelle et violon se lancent dans un tourbillon furieux pour faire joyeusement grincer les oreilles. Un concert original pour lequel The Chap méritent d'être classés dans un genre musical nouveau : la comic-pop.