Faire des généralités s’avère le plus souvent être un écueil au bon sens mais force est d’avouer que certains faits ont une fâcheuse tendance à nous pousser dans ce piège. Prenez l’exemple de Rough Trade Records : comment ne pas penser que tout ce qu’ils produisent n’est que talent et bonne surprise ? Ainsi, lorsque sortait le premier single de Palma Violets il y a quelques semaines, tous partaient déjà avec un a priori plutôt positif mais nous nous sommes ce soir efforcés de rester le plus neutre et le plus objectif possible pour ce concert privé chez Canal+.
Nous vous passerons cette fois l’épisode Guignols de l’Info et mise en boîte de claps pour en venir aux faits : la venue, pour l’enregistrement de l’Album de la Semaine, du nouveau phénomène Outre-Manche a rameuté les curieux. Il faut dire que Palma Violets font sensation : à la une des plus grands magazines sans même avoir sorti un seul album, c'est peu de dire qu'ils sont attendus au tournant.
La comparaison avec The Libertines, souvent entendue, semble presque trop simpliste. Il est vrai que les deux chanteurs, l'un introverti et l'autre un brin insolent, rappellent Carl et Pete mais le parallèle s'arrête là car l'attitude de Palma Violets est plus proche de The Clash. Tel un jeune Joe Strummer hargneux, Chilli Jesson, cheveux gominés et basse sous le bras, donne la réplique à un Sam Fryer aussi sage et propre sur lui que ne pouvait l'être Mick Jones à la grande époque. Ça joue fort, avec la fougue et la pugnacité des débuts ; si les paroles sont souvent assez simplistes, les refrains fédérateurs ont un effet imparable sur un public bien plus réactif qu'à l'accoutumée.
En 2011, WU LYF avaient été la grande découverte anglaise et aujourd'hui, Palma Violets sont bien partis pour leur succéder. Avec une image bien moins marquée et soignée que leurs aînés, les quatre bad boys ne donnent pas dans le shoegaze et la dream pop comme la plupart des nouveaux talents du moment. Leurs compositions, à l'image de leur single Best Of Friends, n'ont rien de révolutionnaire mais l'énergie qui en émane et la force des refrains est d'une efficacité sans faille. Leur présence scénique est intense. Le jeune Chilli, tête à claques de son état, semble monté sur ressorts et n'hésite à insolemment haranguer la foule, frôlant la mégalomanie et provoquant un début d'agacement mais n'est-ce pas là la recette d'une rock star ?
Sans avancer que Palma Violets deviendront un jour le plus grand groupe de la décennie, ils ont prouvé ce soir qu'ils en avaient sous le pied. Leurs titres flirtent avec les 60's et les 70's, tout en sonnant modernes et actuels. Tout laisse présager le succès de leur premier album à venir.