Après
Gliss de Los Angeles, en première partie, c'est la voix d'Alice Scott de
Post War Glamour Girls qui ouvre la soirée.
Difficile de la quitter des yeux. Tout comme le reste du groupe d'ailleurs, à la hargne démentielle. Ces fous furieux venus de Leeds sont visiblement peu connus d'un public en attente de I Like Trains. Mais inutile d'être un amateur : le groupe nous a laissés sans voix face à cette force musicale, cette force mythique.
Mythique par la lourdeur de la voix de James Smith, guitariste et chanteur, mais rendu si somptueuse par le chant d'Alice Scott. Un gant de velours entouré d'une puissance scénique incroyable. Post War Glamour Girls nous font rentrer dans un univers musical très imagé, sexuel, incestueux et grave. L'écoute live de leur dernier titre,
Jazz Funeral aura propulsé le concert au-delà de la simple découverte. Sensationnel, vivement l'album !
Aller voir I Like Trains en live a quelque chose de clandestin. Peu de gens s’y rendent, mais tous savent qu’ils dédicacent et vendent eux-mêmes leurs albums (et mugs !). Aller voir I Like Trains, c'est aussi apprécier d'être parmi un public qui connait l'ensemble des paroles et qui, obnubilé par ses idoles, ne remarque pas à quel point les petits soucis de régie peuvent devenir épuisants. Après quinze minutes passées à tendre l’oreille, on commence à percevoir quelques mélodies vocales. I Like Trains ne possèderaient en effet pas cette aura sans la présence vocale indétrônable de Dave Martin. Alors, quand le chanteur s'excuse aimablement au milieu du concert de la fragilité de sa voix ce jour-ci, difficile à ne pas le pardonner.
La setlist est d'une grande variété et alterne entre des morceaux de
The Shallows,
He Who Saw The Deep ou de leur EP
Beacons. Le morceau
A Father's Son n'échappe pas à la règle et fait décoller le concert. La délicatesse du murmure résonne également en chacun sur
We Saw The Deep. La sobriété des morceaux joués à cet instant accompagne de grands instants intimistes et chaleureux. Une vraie cohésion se créé entre le groupe et l'écoute du public. Plusieurs morceaux plus anciens,
A Rook House For Bobby,
The Voice Of Reason ou encore
Terra Nova, rendent ce concert plus complet et représentatif du parcours du groupe, jusqu'aux sons plus électroniques auxquels il s'est essayé dernièrement.
Les titres extraits de leur dernier album rendent la fin du concert bien moins lisse. Les guitares plus saturées sortent l'audience d'un état contemplatif, que la fin de la prestation coupe en plein vol. Il se termine sur le morceau
Reykjajik, mais sans rappel, le public reste sur sa fin. Un titre si énergique aurait bien mérité une suite. Mais I Like Train ne se montrent pas très communicatifs, ou peut-être n'ont-ils pas trouvé leur public à la hauteur. Qui sait ? Une fin de soirée où la frustration effacerait presque le magnétisme de la performance.