These New Puritans

Auteurs d'un passionnant album, Field Of Reeds, sorti quelques jours auparavant, These New Puritans faisaient ce lundi une halte au Café de la Danse afin de faire découvrir la version live de leurs dernières compositions.

La salle, étouffante en cette météo apocalyptique ne sachant trancher entre orage et canicule, est déjà considérablement remplie lorsque arrive sur scène Flip Grater. La brunette, seule avec sa guitare acoustique, semble un brin mal à l'aise en débarquant face au public et meuble comme elle peut, souvent maladroitement, à coups de phrases sans intérêt (« Le temps est vraiment bizarre aujourd'hui »). Enfin, elle entame une ballade, aussi banale que sa présentation. La demoiselle a une jolie voix (à la croisée entre Lana del Rey et Joan Baez) mais sa folk acoustique qui cause d'amour, on en soupe depuis plusieurs années et notre intérêt n'est pas attisé ; nous attendons donc patiemment la fin, curieux de découvrir ce que nous ont réservé les Anglais.



A l'occasion de leur Hidden Live, These New Puritans avaient investi le centre Georges Pompidou il y a deux ans, accompagnés de leurs nombreux musiciens, pour un show mémorable. Malheureusement, leur dernière prestation à la Machine du Moulin Rouge ayant été bien moins convaincante, tous se demandent de quoi il en retournera ce soir.
Field Of Reeds, nouvel album fraîchement sorti, en a surpris plus d'un : plus proche d'un post-rock contemplatif que du post-punk des débuts, il délivre des mélodies menées par le piano ou le cor. A ce que l'on peut constater sur scène, exit à nouveau la guitare : basse, trompette, cor, claviers, batteries, le concert de ce soir reprendra les éléments désormais habituels des jumeaux Barnett. Alors qu'ils font leur entrée devant un parterre dégoulinant de sueur mais ravi, ils entament le set sur Spiral, issue de Field Of Reeds. Ce dernier, mis à l'honneur ce soir, prend toute son ampleur dans sa version live : les mélodies au piano se déroulent tandis que Jack, de sa voix d'outre-tombe, répond à la sensuelle Elisa Rodrigues, qui accompagne désormais le groupe.



Les spectateurs écoutent religieusement, osant à peine applaudir mais lorsque retentissent les premières notes d'Attack Music ou de We Want War, les corps commencent à se décrisper. Les ambiances se succèdent, selon que le groupe propose un morceau plus rythmé de Hidden ou, au contraire, un plus calme issu de Field Of Reeds mais une chose est certaine : ces gamins ont un talent incroyable.

Bancals, dérangeants ou sublimes, les titres déclinés pendant un peu plus d'une heure ce soir par These New Puritans seront venus asseoir la notoriété durement gagnée. Toujours aussi peu démonstratifs, ils quitteront la salle après quelques mots de remerciements, sans que l'on sache s'ils avaient autant pris de plaisir que nous n'avions pu le faire.