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YAK

Paris, Point Éphémère - 26 mai 2016

Live-report par Amandine

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En ce jeudi soir excitant niveau concerts dans la capitale, c'est au Point Éphémère que nous avons choisi de nous poser pour découvrir sur scène deux groupes explosifs plus que prometteurs. Focus sur ces jeunes pousses, entre excitation et déception.

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Pour ouvrir la soirée, FEWS, groupe suédois basé à Londres, ne profitent malheureusement pas du même coup de pouce médiatique que celui dont jouissent YAK mais qu'à cela ne tienne, ils sont bien là pour tout donner.
Auteurs d'un premier album, Means, fraîchement sorti, le quatuor respire la jeunesse et la fougue et leur look grungy dégingandé façon 90's n'est pas sans rappeler les Dinosaur Jr. et consorts. Dans sa composition, tout est plutôt classique : deux guitares, une basse et une batterie et deux voix qui se répondent. Malgré la fosse éparse, FEWS ne se démontent pas et entament leur set intensément. Le chanteur principal, sorte de geek tout droit sorti de The Big Bang Theory, semble habité, en témoigne son regard freaky perdu dans le lointain ; sa guitare, comme accrochée sous son menton, est malmenée et hante de plus en plus la petite salle parisienne. Lorsque son comparse prend la main sur le chant, Fugazi n'est pas très loin et la déconnexion totale entre mélodie et voix, de prime abord déstabilisante, termine de nous combler. Dès lors, le public ne s'y méprend pas et se fait de plus en plus nombreux pour un concert intense, rugueux et endiablé. Le post-punk dynamique de FEWS sera la belle découverte de la soirée, n'en déplaise aux petits british qui vont suivre.

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Pour YAK, niveau jauge de la fosse, c'est une autre histoire puisque les spectateurs se massent jusqu'aux portes du fond.
Connu pour ses sets cathartiques, le trio tourne en ce moment pour faire la promotion de son premier album, Alas Salvation, sorti il y a un peu plus d'une semaine. Il est difficile de cacher notre enthousiasme tant cet album est haletant et excitant. Alliant psyché et punk primal, aucun temps mort et aucune fausse note ne se laissent entendre donc si l'on en croit les critiques sur leurs lives récents (dont de très bons retours sur celui de la veille à Londres), nous ne pouvions que prédire un moment d'anthologie.
Débutant outrageusement avec Harbour The Feeling, le public serre néanmoins les dents suite à des problèmes de son qui reviendront régulièrement durant tout le concert. Passée cette déconvenue, les premiers titres joués sont dynamiques et bien exécutés, même si l'on déplore quelque peu un manque d'implication. Malheureusement, tout ne sera pas à l'image de ce début car nous sentons poindre un soupçon d'ennui et ce même si l'ensemble, rappel compris, ne dépassera pas les 45 minutes. Ce n'est jamais mauvais, jamais à côté de la plaque, mais YAK ne sont pas totalement dans ce qu'ils font et semblent quelque peu attentistes. De ce fait, même le Victorious (National Anthem) pourtant si furieux sur album, passe quasiment inaperçu. Le rappel relèvera le niveau, prouvant que nous avons juste manqué de chance ce soir et que YAK peuvent faire bien mieux.

Finalement, c'est peut-être aussi les surprises qui font le charme des soirées telles que celle de ce jeudi au Point Éphémère : alors que, sur le papier, YAK avaient tout pour balayer d'un riff les petits FEWS, leur prestation en demi-teinte aura permis à la première partie de tirer son épingle du jeu.