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King Creosote

Paris, Le Pop-Up du Label - 5 décembre 2016

Live-report par Sandra Stefanini

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Vu la chaleur qu'il fait au Pop-Up du Label à Paris ce soir, nous vivons plus une ambiance « sous les sunlights des tropiques » qu'une douche écossaise. King Creosote fait salle comble et il faut vraiment jouer des coudes pour arriver à se faufiler au plus près de la scène. Le protégé de Jean Leloup, Aliocha, a bien contribué à chauffer le public, la bière et le cidre coulent à flots : c'est bon, on peut démarrer.

Kenny Anderson aka King Creosote arrive sur scène et se présente en français : « Je m'appelle Kenny, j'ai douze ans et je vis à Créteil ». Le ton est donné, un concert de King Creosote c'est un peu aussi un spectacle de stand-up ! Passée la rigolade, l'écossais entonne certainement la plus belle réussite de son dernier album, You Just Want, et là aussi le ton est donné. Ce sera sublime. Cette faculté qu'a Kenny Anderson de passer de la blague potache à la poésie crépusculaire pourrait décontenancer mais il fait ça avec tellement de naturel. Un peu comme une conversation animée au pub qui basculerait parfois dans la mélancolie.

Entre les morceaux, Kenny, qui est accompagné de deux comparses, se saisit de son petit carnet qui renferme toutes ses setlists possibles afin de choisir la chanson suivante. C'est parti pour Wake Up To This, pour laquelle le public a comme consigne de le saluer d'un doigt d'honneur à la fin, ou encore l'émouvant Circle My Demise. Le chanteur s'exprime le plus possible en français, et en plus du stand-up et de la chanson, nous offre aussi un petit spectacle récurrent de marionnette avec sa bouteille d'eau en guise de Tatayet. Viennent ensuite Bats In The Attic puis Betelgeuse qui, d'après son auteur, parle de viser l'inatteignable et de voir le quotidien nous mordre le derrière.

Même s'il n'en montre rien, Kenny Anderson est un peu fatigué ce soir car il s'est levé à 3 heures du matin pour venir à Paris. Et au lieu de se coucher tôt la veille, il nous avoue avoir plutôt passé des heures à jouer à Farming Simulator. Apparemment, maintenant son score est au top. Malgré le manque de sommeil, King Creosote et ses musiciens nous offrent une superbe version de Love Life, également extrait de son dernier album.
Plus le temps passe, plus l'impression d'être au pub avec des amis plutôt qu'à un concert s'intensifie. Il y a même ce spectateur qui ravitaille le groupe en bouteilles de cidre. Et puis il y a Kenny qui nous fait des imitations d'accents écossais, gallois, irlandais ou encore français. Ambiance joyeuse et chaleureuse. Je vous rassure, les musiciens jouent tout de même ! Ils jouent Miserable Strangers ou The Penny Drops, ils jouent tant et si bien que la fin du concert approche et que l'ami Kenny nous explique comment procéder pour les rappels. Ils ne vont pas se compliquer la vie à sortir de scène puis revenir, non, ils vont juste se cacher accroupis au fond de la scène, on va faire semblant de ne pas les voir, on va applaudir, ils vont revenir et puis voilà. On termine donc la soirée avec le classique de Hamish Imlach, Cod Liver Oil And The Orange Juice et John Taylor's Month Away transposée en français pour l'occasion.

La suite, c'est un rendez-vous au bar pour une nouvelle tournée de cidre.