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Rationale
Bastille

Paris, Zénith - 2 février 2017

Live-report par Déborah Galopin

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Le jeudi 2 février, Bastille nous ont donné rendez-vous au Zénith à Paris. Ils sont venus nous présenter leur second album Wild World, un peu plus rock que le précédent, dont le titre Good Grief a marqué notre été 2016.

Pour cette soirée, nous avons eu, non pas une, mais deux premières parties. Si celles-ci ont souvent la réputation d'être ennuyantes, Bastille nous ont gâtés en invitant Frenship et Rationale. Le début du concert était annoncé à 20h, mais quand nous sommes arrivés un peu avant l'heure dite, le duo Frenship transformé en groupe pour la soirée était déjà en place. Les deux Américains se sont entourés de quatre autres musiciens pour pouvoir replacer toute l'instrumentation présente sur leur EP. Il s'agissait de leur premier concert en France. La musique, bien que davantage d'influence électronique, s'inscrit dans la même mouvance que Bastille, grâce notamment à une belle dynamique et la présence de choeurs. Le jeune public a immédiatement adopté les Frenship, se montrant particulièrement enthousiaste, sautant avec autant d'ardeur que s'il s'agissait de la tête d'affiche. Plutôt flatteur pour une première.

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Rationale a été le premier artiste à rejoindre le label de Dan Smith, leader du groupe de Bastille, c'est donc naturellement que leur petit protégé est venu assurer leur première partie. Et on comprend pourquoi ! Nous l'avions déjà rencontré à l'occasion des Inrocks Lab en 2015. Il nous avait charmés la première fois par sa force d'interprétation, la puissance de sa voix. Cette fois, il est arrivé sur scène avec de nouveaux titres dont notamment Reciprocate et Something For Nothing, sans pour autant oublier Fast Lane, extrait de son premier EP. Le chanteur semblait impressionné par l'accueil qui lui a été réservé. Il nous a remerciés à plusieurs reprises au cours de son set, les yeux brillants. On a envie de lui dire qu'il mérite au moins nos applaudissements pour le talent qu'il possède.

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La barre a déjà été placée haute avec ces deux premiers groupes, de quoi relever d'un cran nos attentes vis-à-vis de Bastille. L'arrivée du groupe tant attendue a été introduite par une cinématique mettant en scène un présentateur TV avant un direct sur la chaîne Wild World Communication durant l'entracte. Vous aurez bien évidemment relevé la référence faite au nom de la tournée et de leur second album. Le présentateur s'amusait à faire du grand n'importe quoi, exagérant la prononciation de “I miss you” comme s'il s'échauffait la voix, ou se faisant servir les biscuits directement dans la bouche. De quoi calmer notre impatience durant les trente minutes d'attente. Outre nous faire rire, il faisait également monter la tension en annonçant le début du concert dans cinq minutes (fausse joie !) ou encore lorsque Dan Smith est apparu furtivement devant la caméra (cris d'hystérie !). Ainsi, lorsque le direct à commencé, le public était déjà chauffé à blanc.

Bastille ont donné le coup d'envoi avec Send Them Off!, suivi par Laura Palmer. Ils se sont entourés pour l'occasion d'un trio de cuivre, dont on avait déjà pu relever la présence sur leur album. L'omniprésence de Dan Smith était indiscutable par rapport au reste du groupe. Hyperactif, il a passé la majeure partie de son temps à sauter sur l'estrade, à tel point qu'on se demandait comment il fait pour pouvoir à la fois gesticuler dans tous les sens et chanter sans perdre son souffle ? Il n'a pas hésité pas non plus à s'inviter à plusieurs reprises dans le public. Tantôt dans la fosse sur The Draw, suivi par une horde de fans qui tentaient d'immortaliser son passage à quelques centimètres d'eux avec leurs smartphones, tantôt dans les gradins sur Of The Night, reprise durant laquelle il a endiablé la salle, ou Two Evils après avoir joué à Où est Charlie? avec la régie lumière. Arpentant la salle d'un bout à l'autre, les régisseurs ont parfois eu du mal à le trouver avec leurs projecteurs. Amusant, même si cela aura un peu cassé l'ambiance pour le coup.

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Passée l'excitation des premières chansons, l'ennui n'a pas tardé à se faire sentir, puisque à l'exception quelques titres qui sortaient du lot, nous avions une sensation de déjà entendu morceau après morceau. L'omniprésence des beats s'est révélée agaçante, alors que l'apport judicieux des cuivres ne se faisait pas suffisamment entendre, recouverts par le bruit des basses. L'ambiance et l'énergie du chanteur ont permis de relever le niveau, mais il nous a fallu attendre la fin du concert pour obtenir les chansons que nous attendions, dont Good Grief et Pompeï. Pour ce dernier, le public l'a réclamé en chantonnant les fameux « hey ho, hey ho ». Dan Smith nous a fait la blague de commencer un autre titre avant de donner satisfaction à son public : « It's a joke ! ». Afin d'apporter un peu de nouveauté, le premier couplet a été joué en acoustique. Pendant vingt secondes, l'électronique a été mise au placard. On avait presque envie de hurler : mais pourquoi n'ont-ils pas fait ça plus tôt ?

C'est précisément quand ils ont abandonné toute la dimension un peu trop pop notamment avec le titre Two Evils qu'ils ont davantage fait valoir leurs qualités. Le chanteur a cessé de hurler dans son microphone pour donner plus de profondeur à ses mots, alors que la guitare avec son effet trémolo n'était pas sans rappeler celle dans Bang Bang de Nancy Sinatra.

La fin de ce set a relevé le niveau, nous permettant de sortir avec une impression positive malgré les longueurs ressenties le reste du temps.
setlist
    RATIONALE
    Non disponible

    BASTILLE
    Send Them Off!
    Laura Palmer
    Warmth
    Snakes
    Flaws
    The Bad News
    Oblivion
    Lethargy
    Things We Lost In The Fire
    The Draw
    News Room
    The Currents
    The Anchor
    Bad Blood
    Four Walls (The Ballad of Perry Smith)
    Blame
    Of The Night
    Campaign Trail
    Fake It
    Weight Of Living, Pt. II
    Glory
    Good Grief
    ---
    Cartography
    Two Evils
    Icarus
    Pompeii
photos du concert
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