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Duke Garwood

Paris, Les Etoiles - 22 février 2017

Live-report par Déborah Galopin

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Ce mercredi 22 février, c'est dans les Etoiles de Paris que nous avons retrouvé Duke Garwood pour la dernière date de sa tournée. Une belle destination, un bel endroit avant que le bluesman ne reprenne la route du retour vers sa contrée anglaise.

La première partie a été ouverte par son bassiste, en composition solo. Il a abandonné pour l'occasion sa basse, pour une guitare électro-acoustique. Sa musique était indéniablement plus joyeuse que celle du leader. Avec un tee-shirt sur lequel était inscrit « La vie est belle », difficile de ne pas comprendre sa philosophie, qu'il a également retranscrite à travers ses titres.

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Le public s'est fait discret avant que ne sonne 21h, l'heure exacte à laquelle Duke Garwood est monté sur scène, accompagné du reste de son groupe. La composition était classique, minimale, mais suffisante : un bassiste, un second guitariste et un batteur. Le songwriter est venu nous présenter son huitième album Garden Of Ashes (ndlr : Jardin de cendres), un titre austère mais poétique, qui jure presque avec ce « La vie est belle », davantage dans le recueillement que dans la joie de vivre. Classe dans son veston noir, cheveux coiffés en arrière poivres et sels ainsi que des santiags accordées à la couleur orangée du bois verni de ses semi-hollows, Duke Garwood en imposait ce soir, mais il n'a pas misé que sur son apparence. Le concert a été introduit avec le premier titre du dernier album et l'excellent Coldblooded, on savait dès lors qu'il allait frapper fort.

Bien que le rythme soit lent, la puissance des cordes est venue nous saisir. On s'est laissés porter par les différentes guitares chaleureuses de Duke, couplées à celle au son plus électrique du second guitariste. La répétition de la mélodie sur Heavy Love, ces quelques notes qui sans cesse revenaient, a créé autour de nous un cocon réconfortant et nous a emportés. Les variations venaient apporter ce sursaut de surprise qui suffisait à nous tenir en haleine et pour nous laisser penser : « c'est incroyable ! ».

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Le couple des deux guitares a déployé toute la magie des morceaux, entre tension électrique et chaleur rustique du blues. Pourtant, c'est lorsque la composition du groupe était au complet que nous avons le mieux apprécié les titres. Lorsque Duke Garwood jouait seul ou avec le batteur, les morceaux semblaient être faits de moins de reliefs, plus lents et lancinants. Pourtant, même là, difficile de dire que nous n'avons pas aimé. La voix de Duke Garwood, davantage parlée que chantée, apportait cette part d'authenticité aux morceaux. Tout semblait débarrassé de fioritures pour ne mettre en avant que l'essentiel. Il ne précipitait pas son texte, prenait son temps pour le poser sur les notes saturées. On pouvait sentir le poids des mots dans une légèreté grave.

Le concert s'est prolongé sur une bonne heure et demie. La salle se prêtait parfaitement à ce genre de prestation intimiste, qui nous a permis d'en apprécier davantage la proximité, la douce mélancolie sous les projecteurs violets. Malgré quelques titres qui se sont révélés plus longs que d'autres, on retient toute l'intensité de la prestation de ce soir. Le caractère à la fois brut et raffiné. Une musique qui semble venir d'une autre époque, mais qui n'a pas pris une ride. Duke Garwood a conquis le cœur de tous les amoureux de blues et de folk.