BirdPen

Autant la ville historique de Lyon est un cité resplendissante qui a bénéficié de toutes les attentions de son maire ces dernières années, autant les arrondissements et municipalités qui l'encerclent sont comme des furoncles à la face du département du Rhône et des citoyens qui y vivent ! Bron, commune située dans la Métropole de Lyon, fait partie de ces endroits dominés par l'industrie pétrolière et, notamment, celle des raffineries d'essence en pleine ville, mais qui, paradoxalement compte un nombre d'équipements sportifs record dans l'hexagone.

C'est entre deux complexes sportifs et deux torchères que se dresse le Jack Jack, une salle de concert située dans la MJC de Bron. Drôle d'endroit, difficile à localiser mais qui contient jusqu'à 450 spectateurs et plusieurs studios de répétition. Au milieu d'une tournée européenne qui les fera passer par la Belgique, l'Allemagne et la Suisse, Pen et Bird comme ils aiment à se présenter sur scène (ndlr : Dave Pen et Mike Bird) font une halte en Rhône-alpes en ce mardi soir. Précédés des groupes Outshape et Zoham, les quatre Anglais qui ont sorti un très bon O' Mighty Vision en 2016 (absolument recommandable) vont jouer devant moins de 200 personnes, mais dont certaines ont fait plusieurs centaines de kilomètres pour voir un de leurs groupes préférés jouer, une nouvelle fois.


Certains arrivent de Dunkerque et suivront le groupe jusqu'en Belgique, à Liège, le lendemain soir ! Une dévotion géographique qui devrait faire réfléchir les râleurs du dernier métro parisien à l'heure où ferme la Maroquinerie ou le Divan du Monde...

Le titre O' Mighty Vision, qui est également le nom de cette tournée 2017, donnera le la, à Lyon. Le rock atmosphérique – moins mathématique que celui d'Archive mais souvent tout aussi efficace – de Birdpen s'est imposé en quelques années de live et avec une poignée d'albums et d'EPs, en vente au merchandising du concert pour des prix toujours très serrés ; une volonté de Dave Pen et Mike Bird. Un rock qui devient puissant et prend racines dans le pragmatisme de la société de l'argent critiquée à souhait avec le titre suivant, The Chairman. Single par excellence pour ce groupe qui a pourtant toujours banni cet exercice là. De quoi animer un public un peu anesthésié par les premiers groupes de la soirée.
The Solution Is The Route Of All My Problems apporte un semblant d'espoir au texte précédant et fait retomber le tempo, jusqu'au pont du milieu de titre pour un final, enlevé, lumineux et hypnotique qui conclut douze minutes parmi les plus efficaces de la setlist. Comme attendu, ce sont les titres du dernier album qui sont mis en lumière ce soir (des néons oranges de bazar animent quelque peu la mise en scène d'une grande sobriété), épaulés par Off ou Only The Names Change issus de On/Off/Safety/Danger et In The Company Of Imaginary Friends.


Il manque à l'appel de cette setlist, Like A Mountain ou No Place Like Drone et, avec onze titres joués, la soirée se termine, comme souvent, devant le merchandising où Dave Pen et Mike Bird ne manquent jamais l'occasion de venir saluer leurs fans, en rencontrer de nouveaux ou signer des disques.

De moins en moins intimistes et de plus en plus suivis, BirdPen volent à leur propre rythme et semblent avoir atteint un rythme de croisière qui leur convient, entre une tournée d'Archive ou de Robin Foster. A chacun de leurs passages (on se souvient du très bon concert de Paris qui donna lieu au Live In Paris au Batofar en 2016) ils prouvent à certains journalistes « gonzo » (tels que définis par eux-mêmes) très en verve il y a quelques années qu'ils se sont royalement plantés dans leur critique froide et acerbe sur ce groupe qu'ils comparaient alors à Coldplay en qualifiant les textes de Dave Pen d'une crétinerie abyssale ! Only the names change...