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Laurel

Paris, Divan Du Monde - 27 mars 2017

Live-report par Johan

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Voilà maintenant vingt ans que le festival Les Femmes s'en Mêlent met en avant les artistes féminines. Pour cette première soirée parisienne de 2017, le Divan du Monde accueillait rien de moins que trois groupes (Les Demoiselles S'en Mêlent, Hurray For The Riff Raff et Cannery Terror) et une songwriter anglaise à suivre, Laurel.

Seule sur scène, uniquement armée de son chapeau et sa guitare, Laurel aura su nous plonger dans son univers pop rock pendant que se remplissait peu à peu la salle. Un set bien trop court durant lequel elle présentait principalement son dernier EP, Park. De sa voix bluesy et sans les autres instruments pour l'accompagner, elle porte ses compositions à la perfection, tendues et aiguisées. On attend maintenant qu'une chose, c'est d'assister à une future prestation scénique avec des musiciens et sur une durée dépassant les trente minutes.

Premier interlude du côté de chez Madame Arthur, petite salle adjacente au Divan du Monde, avec sur scène Les Demoiselles s'en Mêlent, qui n'est autre que la rencontre entre Kumisolo et Victorine. Entre reprises de pop française et compositions originales, les deux jeunes femmes dynamiteront la soirée durant les trois sets qu'elles feront en alternance avec les groupes présents sur la scène du Divan du Monde, notamment Victorine qui passe davantage de temps dans la fosse que sur la scène à interagir avec le public !

C'est ensuite au tour d'Alynda Segarra et son groupe Hurray For The Riff Raff de fouler les planches du Divan du Monde. Entre blues, électro, americana et folk, les américains brassent de nombreux genres tout en amenant une identité forte. Aussi entraînants qu'inspirés, les morceaux prennent une tournure plus dansante sur scène, où le clavier acquiert plus de place, tandis que sur les tracks plus posées la chanteuse s'empare de l'espace de sa voix forte et éraillée.
Chez Les Demoiselles S'en Mêlent, en revanche, pas de voix éraillée mais un beau grain de folie et une ambiance bon enfant où Victorine n'hésite pas à danser et interagir avec l'audience, et principalement les beaux et grands messieurs. Au-delà des rires, la musique n'est pas en reste, les musiciens faisant danser l'assemblée sans mal grâce à une pop décomplexée et énergique.

C'est enfin au tour de Cannery Terror d'envahir le Divan du Monde de leur pop endiablée. Leur EP Bipolar Babes y passe, de même que l'enragée Cocksucker en milieu de set au punk dévastateur de trois minutes. Roxane Douieb (guitare, chant) et Clara Cappagli (chant), accompagnées de leurs musiciens à la précision sans faille, terminent bien évidemment sur l'épique et schizophrène Bipolar Babes, merveille de pop inspirée et addictive, puis le second classique live Cheese sur lequel Clara se voit possédée de bout en bout.

Les Demoiselles S'en Mêlent achèvent une performance en trois actes sur la scène de Madame Arthur, à présent fortement abandonnée du public alors que Victorine avait pourtant décidé de se lâcher totalement, entre danse sur le bar et longs frottements à la limite de l'intime avec une personne de l'audience, tous deux sur le sol en fin de set.

Une belle manière de conclure une soirée rock assez barrée, même pour Les Femmes s'en Mêlent !