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Noel Gallagher's High Flying Birds
U2

Paris, Stade de France - 25 juillet 2017

Live-report par Emmanuel Stranadica

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C'est un mois de juillet particulièrement faste pour le Stade de France près de Paris. En effet, en à peine un mois, ce sont pas moins de trois mastodontes de la musique britannique qui ont donné un (voire plusieurs) concerts(s) dans l'enceinte. Après Depeche Mode et Coldplay, c'était au tour de U2 de venir jouer deux soirs de suite pour fêter les trente ans de l'un de leurs disques mythiques : The Joshua Tree.

A concert exceptionnel, première partie exceptionnelle, puisque c'est Noel Gallagher qui ouvre le bal de cette soirée. Après une journée mitigée en termes de météo, c'est sous le soleil et dans une température agréable que le mancunien débute son concert à 19h tapantes. Petit blouson, t-shirt blanc et lunettes de soleil, l'anglais et son groupe les High Flying Birds attaquent leur set avec le très électrique Everybody's On The Run. La scène est immense et un gigantesque écran haute définition figure derrière les musiciens. C'est sur le dernier tiers de cet écran qu'est projetée la prestation live de l'ex-membre d'Oasis. Curieusement, des jeux et effets de lumière sont conjugués à même la diffusion de ces images et non directement sur la scène. Cela n'empêche pas l'anglais de réaliser une excellente performance. Après une poignée de chansons tirées de sa carrière solo, celui-ci se lance une première fois dans le répertoire d'Oasis avec le classique Champagne Supernova. You Know We Can't Go Back lui ensuit. C'est alors le moment où le britannique exécute consécutivement quatre oldies de son ancien groupe. Le public est ravi, surtout que la popularité des titres interprétés monte crescendo. Wonderwall et Don't Look Back In Anger seront repris par une grande partie des spectateurs d'un Stade de France pas encore totalement plein mais déjà bien rempli. Les cinquante-cinq minutes du set seront conclues par l'excellent Aka... What A life!. Contrat rempli pour Noel Gallagher avec un concert intense et réussi.

Il faudra patienter autant que la durée du concert du mancunien avant de voir arriver sur scène les quatre irlandais. Pendant tout ce temps, des chansons sont diffusées dans le stade : Thin Lizzy, David Bowie, Radiohead, Dirty Old Town des Pogues (repris par une large partie du public), Lana Del Rey, Gary Numan, The Clash ou encore Frank Ocean seront entendus. Derniers de la liste, Depeche Mode sont interrompus par The Waterboys en guise d'intro du concert. Car oui, cette fois, c'est bel et bien parti ! Une déferlante de ballons apparait dans la fosse située devant la scène. La batterie fracassante de Larry Mullen Jr, la guitare de The Edge, la basse d'Adam Clayton et bien sûr la voix de Bono sur un Sunday Bloody Sunday de très haute facture. Le concert commence très fort. Le public exulte lorsque le chanteur irlandais demande si ça va, avant un New Year's Day également d'anthologie. La basse est lourde, la guitare stridente, et le stade est en ébullition. Au cours d'une longue intro de Bad, le dublinois évoque "so many memories" d'être à Paris ce soir. Un medley avec Heroes de David Bowie sera même interprété à la fin de la chanson. Ce ne sera d'ailleurs pas le seul clin d'œil au Thin White Duke de la soirée. "we could be heroes just for one night" chante Bono juste avant de se lancer dans un ultime grand classique, Pride (In The Name Of Love), qui voit l'écran enfin s'illuminer et sur lequel bon nombre de mots circulent en guise de message : truth, dream, equal...

L'échauffement est cette fois terminé et U2 attaquent alors l'interprétation de l'intégralité de l'un de leurs plus grands albums : The Joshua Tree. Dès les premières notes de Where The Streets Have No Name, le public se déchaine littéralement. Il faut dire que la version est lumineuse et diablement réussie. Les quatre irlandais illustrent leur prestation avec une vidéo en noir et blanc d'un véhicule qui avance dans le désert sur la probable seule route disponible. A de nombreuses reprises pendant tout le concert, U2 accompagneront leurs chansons à l'aide de vidéos sur cet écran HD. Bono laisse le public chanter toute la première partie de I Still Haven't Found What I'm Looking For avant de reprendre la main. La fin de la chanson est bizarrement un peu abrupte, mais l'intro avec cette basse lourde et dévastatrice de l'hymne With Or Without You fera bien vite oublier cela. La voix de Bono se diffuse partout dans le stade de France et l'émotion est incroyablement palpable. Il y a vraiment de quoi frissonner. C'est pourtant Bullet The Blue Sky qui s'avère être un des plus grands moments de cette soirée. U2 lâchent alors tout musicalement et démontrent en moins de cinq minutes qu'ils sont toujours un incroyable groupe de rock. Le rendu live est fort et impressionnant. Il faudra un Running To Stand Still apaisant pour nous remettre de nos émotions ; Bono jouant de l'harmonica à la fin de cette dernière pour le plus grand plaisir du public. Red Hill Mining Town est revue avec l'intégration de cuivres (jouées par the Edge au clavier) exécutés sur l'écran par un orchestre, dans l'esprit de la Nouvelle Orléans. On s'y croirait. Si In God's Country reste conforme à la version originale, celle-ci s'avère toujours aussi excellente. Trip Through Your Wires prouve combien U2 reste un groupe exceptionnel avec des musiciens incroyables.

Si les derniers albums n'ont plus la saveur d'antan, ce quatuor reste indéniablement fantastique. La guitare de The Edge sur One Tree Hill est bouleversante mais c'est surtout la force de Exit que l'on retiendra. Pour la seconde fois de la soirée, U2 font exploser le Stade de France en faisant rugir les instruments de musique et en donnant tout ce qu'ils ont dans le ventre ! Pour couronner le tout, Patti Smith vient les rejoindre pour une somptueuse version de Mothers Of The Disappeared qui voit l'enceinte s'illuminer de partout en guise de conclusion de l'intégralité de The Joshua Tree.

Le groupe se retire alors pour un bref instant puis revient pour un unique rappel mais pouvant s'apparenter à un mini concert. Pas moins de sept chansons le constituent. U2 traversent cette fois principalement la dernière partie de leur discographie. Si Miss Sarajevo ouvre l'encore, ce sont All That You Can't Leave Behind, avec un snippet de Starman de David Bowie sur Beautiful Day, et surtout Achtung baby qui seront à l'honneur. Si l'inévitable One reste un moment fort du concert, l'hommage vibrant aux femmes avec Ultraviolet (Baby Light My Way) constitue une autre perle avec notamment la projection de photos de bon nombre de celles qui ont agi dans l'histoire pour les droits des femmes, incluant Simone Veil, Patti Smith, Hilary Clinton mais aussi Christine Lagarde (ce qui nous laissera davantage dubitatif).
Vertigo bénéficie d'un ultime come-back vers David Bowie avec l'inclusion d'un passage chanté de Rebel Rebel en fin de chanson. Les irlandais concluent leurs 2h15 de concert avec un inédit : The Little Things That You Give Away, annonciateur de leur prochain opus : Songs Of Experience prévu en 2018.

La soirée fut donc belle, riche et magique. On peut bien entendu critiquer ce groupe pour différentes raisons, mais U2 ont prouvé ce soir encore qu'ils restent incroyablement hors du commun que ce soit en termes de chansons, d'interprétations de celles-ci ou de visuels. On se demande déjà ce que pourra proposer la prochaine tournée. Réponse dans un an ?
setlist
    NOEL GALLAGHER'S HIGH FLYING BIRDS
    EVERYBODY ON THE RUN
    LOCK ALL THE DOORS
    IN THE HEAT OF THE MOMENT
    RIVERMAN
    CHAMPAGNE SUPERNOVA (OASIS COVER)
    YOU KNOW WE CAN'T GO BACK
    HALF THE WORLD AWAY (OASIS COVER)
    LITTLE BY LITTLE (OASIS COVER)
    WONDERWALL (OASIS COVER)
    DON'T LOOK BACK IN ANGER (OASIS COVER)
    AKA... WHAT A LIFE!

    U2
    SUNDAY BLOODY SUNDAY
    NEW YEAR'S DAY
    BAD
    PRIDE (IN THE NAME OF LOVE)
    WHERE THE STREETS HAVE NO NAME
    I STILL HAVEN'T FOUND WHAT I'M LOOKING FOR
    WITH OR WITHOUT YOU
    BULLET THE BLUE SKY
    RUNNING TO STAND STILL
    RED HILL MINING TOWN
    IN GOD'S COUNTRY
    TRIP THROUGH YOUR WIRES
    ONE TREE HILL
    EXIT
    MOTHERS OF THE DISAPPEARED
    ---
    MISS SARAJEVO (PASSENGERS COVER)
    BEAUTIFUL DAY
    ELEVATION
    VERTIGO
    ULTRAVIOLET (LIGHT MY WAY)
    ONE
    THE LITTLE THINGS THAT YOU GIVE AWAY
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