BNQT

C'est un véritable évènement qui s'est déroulé lundi au Café de la Danse à Paris. En effet, BNQT (prononcez banquet) y donnaient un concert, leur première et unique date en France. OK, me direz-vous, mais en quoi cela constitue-t-il un évènement ? Eh bien, tout simplement de par l'ensemble des musiciens présents sur scène ce soir-là. L'album Volume 1 paru en avril dernier réunissait des membres de Midlake, Band Of Horses, Travis, Grandaddy et Franz Ferdinand, rien de moins que ça! Autant dire qu'il y avait du beau monde dans la salle de Bastille. Et même, si Alex Kapranos ne pouvait être présent, de par l'actuelle tournée promo de Franz Ferdinand, c'était un casting quasiment de rêve qui s'offrait à nous.


Mais avant de vivre cette expérience si particulière, une jeune américaine dénommée Phoebe Bridgers a ouvert la soirée. Forte d'un album paru fin septembre sur le label Dead Oceans, la californienne est accompagnée sur scène d'un guitariste. Celui-ci, à l'aide d'une pédale, donne un effet très particulier à son instrument, celui-ci sonne comme un violon. C'est ce qu'on appelle le violoning. C'est donc dans une ambiance aérienne et délicate que Phoebe Bridgers va plonger le café de la danse pendant une trentaine de minutes. Illuminant la salle de sa jolie voix et de ses compositions harmonieuses, l'américaine a pleinement rempli son contrat.

Il est alors à peine 21h00 et une intro à consonance robotique résonne dans la salle. Sept personnes prennent possession de la scène et non des moindres. Jugez plutôt : Eric Pulido, Jason Lytle, Fran Healy, Mckenzie Smith, Joey Mcclelan, Jesse Chandler et Aaron McClellan. Du lourd, comme on dit assez couramment. Le set débute comme sur l'album de BNQT avec Restart. Le son est excellent, les guitares sont au nombre de quatre et donnent une sonorité très affutée au morceau. Tout est presque parfait. On a juste l'impression que la scène est un peu petite pour tout ce beau monde qui doit en l'occurrence se sentir un peu à l'étroit. Cela n'empêche pas Fran de se dandiner sur celle-ci comme d'accoutumée. Après avoir remercié le public, Eric Pulido annonce en direction de Jason Lytle. « C'est mon ami, Jason. Il va nous interpréter une chanson ». 100 Million Miles ensuit donc le morceau d'ouverture du concert. Électrique à souhait, puissante, la chanson fait merveille dans sa version live. Puis c'est au tour de Fran avec Mind Of A Man sur laquelle Eric et Jason, en plus d'être aux guitares, sont aux backing vocals.

L'album de BNQT contient dix chansons, ce qui bien entendu n'est pas suffisamment long pour remplir un concert du groupe. Aussi, en plus de ces nouvelles chansons, le super groupe va plonger dans son répertoire personnel. Coup sur coup, il nous interprète Hewlett's daughter de Grandaddy, Why Does It Always Rain On Me? de Travis, deux grands classiques de la discographie des artistes précités. Un peu plus tard, c'est dans le répertoire de Midlake qu'ils iront piocher avec le sublime Roscoe tiré du second album du groupe.


C'est alors qu'un invité supplémentaire fait son apparition. Annoncé par Eric, juste avant qu'il ne rejoigne les sept autres membres, Chris Stills devient donc ce soir-là le huitième membre de BNQT. Interprétant successivement Revolution, puis Ohio de son oncle Neil (Young), le fils de Véronique Sanson, présente également dans la salle, met le feu sur scène. Le groupe se retrouve ensuite dans le line-up originel du concert et enchaine deux morceaux de BNQT, avant les immenses classiques de Travis (Sing), Grandaddy (AM 180) et Midlake (Head Home) qui termine le set avec un final électrique de toute beauté.

Nous sommes évidemment complétement sous le charme. Et le rappel sera ne changera pas la donne, bien au contraire. Won't Back Down de Tom Petty tout d'abord, puis Revolution, des Beatles cette fois, la formation au grand complet (les huit artistes sur scène) donne un final forcément génial à un concert déjà pas comme les autres. BNQT saluent ensuite généreusement lepublic. 96 Tears de ? & The Mysterians retentit dans la salle. Cette fois, c'est bel et bien terminé. Une heure trente de pur plaisir avec des musiciens absolument incroyables, qui ne se prennent pas la tête. Les membres de BNQT étaient vraiment ravis d'être là et nous l'ont bien fait sentir. Des soirées comme ça, on en redemande. Vivement le volume 2 !