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Marika Hackman
alt-J

Paris, AccorHotels Arena - 11 janvier 2018

Live-report par Déborah Galopin

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À l'occasion de la sortie de leur troisième album Relaxer, alt-J étaient venus jouer à l'AccorHotels Arena de Paris ce jeudi 11 janvier. Une jolie consécration pour ce groupe qui a su gagner le cœur des fans au fil des albums.

Avant que le trio ne commence son show, c'est Marika Hackman qui a chauffé la salle, accompagnée de son groupe. La jolie voix de la chanteuse s'est élevée, à la fois douce et claire sur des guitares saturées et au son électrique. Elle a joué des morceaux très pop et colorés comme My Lover Cindy, nous a enchantés avec des musiques plus calmes comme Apple Tree faisant ressortir l'émotion, tandis qu'elle n'a pas hésité à se faire plus rock sur Time's Been Reckless. Une agréable entrée en matière même si le public s'est fait discret. La mise en scène minimaliste : toile tendue noire avec le nom de l'artiste en fond et projection de lumières rouge, laissaient craindre une scénographie maigre pour Alt-J. Pour une scène comme celle de l'AccorHotels Arena, on pouvait s'attendre à mieux, même pour une première partie.

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À 21h15, les lumières de la salle se sont lentement éteintes pour éclairer la scène. Dès le premier titre, Deadcrush, issu de leur dernier album, nous avons été immédiatement projetés dans l'univers de Alt-J. On a reconnu avec plaisir les harmonies vocales qui font la patte de ce groupe et qui enchantent nos oreilles, ainsi que la puissance de la batterie qui a fait vibrer notre cage thoracique. Alors que je craignais l'absence d'écrans, les jeux de lumière se sont révélés saisissants. Le trio, aligné sur trois estrades différentes et placé scrupuleusement au même niveau, est séparé par des barreaux lumineux. Une sorte de prison splendide empêchant toute communication entre les membres et donnant une impression de grandeur théâtrale. Huit écrans en fond de scène accompagnaient les mouvements des lignes lumineuses qui ondulaient au rythme de la musique. Il y avait une précision chirurgicale dans la mise en scène, chaque projecteur était là pour mettre en valeur la mélodie, le tempo ou le moindre changement. Les artistes se fondaient dans la lumière telles des silhouettes entourées d'une aura mystérieuse.

Le groupe a enchainé avec de nouveaux titres sans oublier d'alterner avec ses tubes : Fitzpleasure, Something Good et Tessellate nous plongeant dans un show hypnotique. Si les titres pouvaient parfois se ressembler, Alt-J nous ont donné à voir et à entendre chaque fois une ambiance différente, balayant d'un geste l'ennui et la monotonie.
C'est lorsque le trio a joué Matilda pour un ami, Roger, que l'union a véritablement eu lieu. Les gradins encore dans la retenue se sont lâchés. De simples spectateurs, nous devenions acteur de ce concert. Plutôt que de sortir les briquets, le public en a profité pour filmer ce moment émouvant durant lequel nous reprenions en chœur « And she needs you / This is for Matilda / And she needs you / This is for Maltida ». Ce titre composé en référence au film Léon, était à des années-lumière de l'univers sanglant et dur, si bien que nous n'avons retenu que la douceur de cet amour, que nous avons tenté de porter le plus loin possible avec nos voix. Alt-J ont cette capacité à confronter avec subtilité un univers à la fois glaçant dans clip et doux dans la mélodie. Ce soir, sans images, c'était à nous de nous faire notre propre interprétation en fonction de ce que nous ressentions.

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Après un passage onirique avec Pleader, progressivement la tranquillité de Alt-J nous a quittés pour nous donner envie de danser sur Left Hand Free. Le concert s'est clôt en rappel sur Breezeblocks, titre attendu par les fans de la première heure. Les gradins n'y tenant plus se sont levés pour communier avec le groupe. Des paroles qui sont venues retranscrire exactement ce que nous ressentions : « Please Don't go I love you so I love you so... ». Si Alt-J se sont montrés peu communicatifs sur scène, ils ont su placer certains de leurs titres avec justesse pour que les mots portent jusqu'à nous le message que nous attendions.

Quatre-vingt dix minutes qui ont filé à la vitesse de la lumière et ont laissé en nous l'empreinte d'un moment qui était au-delà de nos attentes.
setlist
    MARIKA HACKMAN
    Non disponible

    ALT-J
    Deadcrush
    Fitzpleasure
    Something Good
    Nara
    The Gospel of John Hurt
    In Cold Blood
    Tessellate
    Every Other Freckle
    Hunger of the Pine
    Bloodflood
    Matilda
    Dissolve Me
    Pleader
    Left Hand Free
    Taro
    ---
    Intro (An Awesome Wave)
    3WW
    Breezeblocks
photos du concert
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