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Editors

Paris, Hard Rock Café - 13 mars 2018

Live-report par Julien Soullière

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C'est donc à une première que nous sommes conviés ce soir. Grand maître de RTL2 du lundi au jeudi, et de 22h à 00h, Francis Zégut investit pour la première fois le Hard Rock Café Paris pour une édition spéciale de son émission Pop-Rock Station. C'est là l'occasion de fêter en grande pompe la sortie du dernier-né d'Editors, qui se produiront pour la peine en acoustique sur la scène du bar parisien, et ce pour le plus grand plaisir des auditeurs de RTL2 bien sûr, mais également d'une petite centaine de chanceux, invités pour l'occasion.

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Il est 21h quand nous arrivons au 14 Boulevard Montmartre. Contrôle à l'entrée oblige, nous attendons patiemment notre tour, et tout grand humaniste qu'il est, Francis Zégut viendra tout naturellement à notre rencontre, avec dans sa besace une chaleureuse poignée de main et un petit mot pour chacun. C'est avec le même entrain, quasi enfantin, et la même bonhomie, toute attachante, que le fan d'AC/DC et maître de cérémonie à grande barbe nous annoncera le programme quelques minutes plus tard. Le temps pour l'équipe technique de tout mettre en place afin d'assurer la diffusion en radio, et voilà que le grand show commence, avec Zégut seul en scène. Nous sommes « on air » ! Dès lors, et pendant une petite heure, la règle est simple : c'est le public du Hard Rock Café qui fera la programmation, en venant tirer au hasard un papier dans la poche du veston de l'animateur, sur lequel est inscrit le titre et l'auteur d'une chanson. L'ambiance est bon enfant, et les traits d'esprit pleuvent à l'occasion des rencontres de Zégut avec des invités choisis plus ou moins au hasard dans l'assistance.

Il est désormais 23h passées de quelques minutes. Tom Smith, Elliott Williams et Justin Lockey font enfin leur apparition, pour le plus grand plaisir d'un public qui exulte. Les musiciens affichent une mine radieuse, et tandis que Smith s'installe derrière son piano, ses deux compères prennent position sur leurs chaises respectives, installées à l'extrémité de la petite scène, et face au public. Les premiers « merci » en notre direction se font entendre, et les noms de nos héros sont scandés.

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Profitant de la présence du groupe, et pour mieux évoquer la sortie de leur dernier disque, Violence, l'équipe de RTL2 a prévu une interview d'une quinzaine de minutes. Moins à l'aise que sa collègue quand il s'agit de mener un échange dans la langue de Shakespeare et d'en faire une traduction simultanée, Zégut invite Mathilde Courjeau à le rejoindre sur scène. L'animatrice du Drive RTL2 aux côtés d'Eric Jean-Jean prend donc les choses en main, laissant à Zégut le soin de compléter ses propos par des bons mots ou des anecdotes, notamment lors de l'écoute des deux titres choisis par le groupe ce soir (cocorico, c'est le titre Territory de The Blaze qui a eu les faveurs de Justin Lockey). Au détour de ce cours entretien, on apprendra en particulier que le titre du disque fait référence non pas à l'album en lui-même, celui-ci étant d'une noirceur tout à fait mesurée, mais à la violence du monde dans lequel nous vivons, et à laquelle nous tâchons de répondre à coup de belles relations humaines.

Et voilà qu'arrive le moment pour la musique de reprendre ses droits. Au piano, Tom Smith amorce ce concert acoustique qu'on nous annonce d'une durée de 45 minutes, et c'est le titre éponyme de leur nouvel album que le groupe choisit tout d'abord de partager avec les auditeurs et son public. Déjà, les téléphones portables sont de sortie, brandis par leurs possesseurs au plus haut, au plus près, et en dépit du souhait, finalement très simple, qu'ont certains de simplement vivre ce moment privilégié. Elle est bien là, la « violence » qu'évoquait Tom Smith quelques secondes plus tôt, de même que dans les conversations de celles et ceux qui ne comptent aucunement profiter de la présence du groupe. « La musique, c'est comme la vie, ça se respire » dixit Zégut. Et ça se respecte.
Heureusement, il s'agit là d'une minorité, et on parvient finalement à faire abstraction de ce manque de civisme grâce à la voix, puissante et joueuse, de Tom Smith, et à des mélodies joliment épurées qui redéfinissent ici les contours de titres que l'on aime tant. Surprise, ces derniers ne seront d'ailleurs pas issus que du seul dernier album du groupe, et même Munich a été invité à la fête.

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L'alternance au piano entre Tom et Elliott empêche le concert d'être trop figé, et si la reprise de Nothing est tout à fait discutable, force est de constater que l'acoustique va bien aux titres d'Editors, de même qu'au groupe d'ailleurs, à l'aise et très consciencieux, à l'image d'un Tom Smith toujours très engagé. Autre bon point, la reprise de No Sound But The Wind, dans une version à mi-chemin entre celle, très grave, qui accompagnait une célèbre trilogie de vampires pour adolescents, et celle, plus lumineuse, présente sur Violence. Un titre joué seul sur scène par Tom Smith en fin de set, et qui, selon Zégut lui-même, aura rougi les yeux des demoiselles du premier rang. Et les nôtres !

En définitive, nous avons passé une bien agréable soirée, en présence d'un groupe aussi attachant que l'incorrigible Zégut. On ne saurait donc trop remercier ce dernier et ses équipes pour cette soirée, parfaite mise en bouche pour le concert d'Editors prévu à l'Olympia la semaine prochaine.

Crédit photos : Christophe Etorre / RTL2
setlist
    Violence
    Papillon
    Formaldehyde
    Munich
    Magazine
    Cold
    Smokers Outside The Hospital Doors
    Nothing
    A Ton Of Love
    No Sound But The Wind
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