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HÆLOS

Paris, Badaboum - 23 janvier 2019

Live-report par Déborah Galopin

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Deux ans après leur premier album, Full Circle, HÆLOS préparent la sortie de leur second disque Any Random Kindness : l'occasion pour eux d'une nouvelle tournée. Le trio londonien s'est fait connaître en 2014 par son titre Pray et a depuis été rejoint par Daniel Vildosola. Ils étaient en concert ce mercredi 23 janvier au Badaboum pour leur seule date en France.

Leur entrée sur scène se fait en toute discrétion à 21h45, dans un silence qui capte toute l'attention de la salle. La trip-hop a envahi le Badaboum en douceur, nous embarquant progressivement dans leur univers. La voix claire de Lotti Benardout constitue l'un des points forts du groupe. Elle occupe le devant de la scène avec Arthur Delaney. À eux deux, ils forment un duo équilibré et nous séduisent chacun à leur façon : Arthur ayant une attitude décontractée, Lotti davantage dans la performance et la sensualité.

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Les trois premiers titres, dont Dust, nous séduisent, retrouvant les qualités de leur premier album. Un mélange de The XX et Portishead avec un côté doux rêveur. Nous espérons la transe, de nous faire porter par l'instrumentation électronique géré par Dom Goldsmith et la guitare de Daniel Vildosola dont les notes s'étirent donnant au temps une dimension lente et légère.
On aurait aimé rester sur cette première impression, mais le virage que HÆLOS prennent au cours du set déconcerte. La différence de styles entre les morceaux est trop marquée. Les voix sont toujours là, les instruments aussi, mais l'atmosphère et l'intention du groupe y est différente, créant une rupture entre leur premier et leur second album. Est-ce l'effet club du Badaboum ? Les titres sont certes dansant, mais une partie du public, lui, décroche et la salle se clairsème. Certaines transitions sont mal gérées et nous font immédiatement redescendre sur terre. Entre moments de silence et lancement brutal d'un sample qui nous donne l'impression d'être au beau milieu du morceau, nos oreilles ont du mal à s'adapter voire à apprécier ces changements.

Heureusement, Pray relève l'ambiance à quelques minutes de la fin. Dès les premières notes, le public exulte. C'est le morceau qui vient marquer le moment fort de cette soirée.

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Le quatuor s'éclipse quelques secondes, puis lance le rappel avec leur nouveau single Kyoto sorti ce jour dans une veine plus pop. Le titre est taillé pour la scène avec ses sons répétitifs et son refrain entêtant “Cherry Blossom Cherry Blossom”. On se laisse aller à l'apprécier. HÆLOS jouent une dernière chanson tirée de Full Circle pour satisfaire les fans qui réclamaient le premier album. C'est peut-être un peu tard pour convaincre : une partie de la salle n'attend pas et préfère prendre la direction de la sortie pour éviter la cohue.

Le concert se termine une heure tapante après. Tout va vite, on a une sensation de “trop peu” et d'une prestation précipitée. HÆLOS ont du potentiel ; ils nous présentent de bons titres témoignant des qualités du groupe, mais l'ensemble du set est desservi par des morceaux en décalage avec nos attentes et une ambiance trop sage. Un bilan mitigé. Nous n'avons plus qu'à attendre la sortie de Any Random Kindness en mars pour juger des qualités véritables de ce nouvel album.