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Club Kuru
Jungle

Paris, Olympia - 24 février 2019

Live-report par Déborah Galopin

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Quatre ans après le succès de leur premier opus, Jungle sont en tournée mondiale pour la promotion de For Ever. Le second album est toujours un passage délicat : vont-ils fait mieux ? Moins bien ? Comme une sorte de malédiction. Ce dimanche 24 février, les lettres habituellement dorées de Jungle sont portées en rouge au-dessus de l'Olympia, et c'est une réussite !

Club Kuru ouvrent cette soirée et nous font découvrir leur univers, du rock alternatif teinté de psychédélique. La salle déjà pleine à craquer mais manque d'enthousiasme. Une première partie un peu trop calme malgré des propositions intéressantes.

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Quarante minutes passent entre les deux groupes. L'attente est longue mais vaut la peine. Une alarme annonce l'entrée de Jungle alors que le rideau noir tombe, dévoilant une scène clinquante dans les tons jaunes. Avec Smile, ils nous saluent. Le message est lancé : « When you smile, The world feels a little better, I just wanna see you smile ». Ils nous communiquent ce sentiment positif et forcément, nous ne pouvons nous empêcher de sourire, heureux d'être là.
L'ambiance est immédiate. Sur Heavy, second titre du set, le balcon entier se lève, les fans quittant les sièges pour former une seconde fosse - avant d'être renvoyés à leurs places par les vigiles après quelques minutes... dommage ! Le public est gagné par une même énergie, un soulèvement qui en dit long sur l'envie de prendre part au spectacle.

Les percussions sont mises en valeur sur l'estrade, alors que les chanteurs occupent le devant de la scène. L'influence des années 70 s'exprime à travers le style des artistes tant dans leur musique que vestimentairement et dans la mise en scène : chemise ouverte jusque au nombril, robe plissée, un mur composé de mille lumières tels des sequins. Un ensemble élégant, sensuel et festif.

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Après leur passage au festival Solidays, j'avais certaines appréhensions, n'ayant pas été particulièrement marquée par leur prestation. Le fameux « c'est sympa, mais sans plus ». Ils les ont balayées les unes après les autres. Bien que les musiciens et chanteurs restent campés derrière leurs microphones et instruments, on ne s'ennuie pas. Ils sont certes statiques mais c'est dans le public que les choses se passent. Ils communiquent beaucoup et cela se ressent.

La superposition de leur voix sur des tonalités hautes leur donne une signature sonore marquée. Je redoutais que ce soit rébarbatif, mais ils maîtrisent leur show, enchaînent les titres et savent rythmer leur set.
Les morceaux de Jungle sont un travail de précisions. L'aspect sophistiqué de leur musique, ils le retranscrivent sur scène, preuve qu'elle n'est pas faite que de samples et de synthétique. On peut voir que ce sont surtout de vrais instruments qui donnent corps à l'ensemble ; la chaleur des toms, la rondeur de la basse et le dynamisme de la guitare électrique.

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Le groupe alterne les titres de son premier et second album, les assemblant les uns aux autres. Pray et Lucky I Got What I Want constituent les points centraux de ce concert, comme une charnière entre ce qui vient avant et après. Pray, très aérien et mélodieux avec son sample de violon qui rappelle d'une certaine façon Portishead. Lucky I Got What I Want est beaucoup plus massif, basé principalement sur la rythmique entre les instruments et les claquements de doigts et accompagné par les notes graves du synthé. Progressivement, la guitare prend le pas et s'intensifie sur une note plus rock, contrastant avec la chaleur de la funk et de la soul. Avec Lucky, le groupe se dévoile davantage et vienne nous saisir pour ne plus nous lâcher.

Les nouveaux titres font l'unanimité au sein de la salle et sont déjà des tubes : Happy Man, House In LA, Casio... Jungle nous offrent un joli final avec Busy Earnin qui clôture la soirée. Le sourire est toujours là, plus large que jamais, convaincu qu'ils avaient besoin d'une salle comme l'Olympia pour leur permettre de briller et mettre en lumière leur talent.

Ils seront notamment cet été à Rock en Seine et au Sziget Festival.
setlist
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