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Egyptian Blue
Foals

Paris, Zénith - 16 mai 2022

Live-report par Fab

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Régulièrement présents sur les scènes françaises depuis leurs débuts, Foals ne s'étaient plus produits à Paris depuis trois ans et demi, la faute essentiellement au fameux virus COVID-19 que l'on ne présente plus. Dans ce laps de temps, le désormais trio a ainsi publié la seconde moitié de Everything Not Saved Will Be Lost et s'apprête à dévoiler le mois prochain son successeur, Life Is Yours. Inutile de préciser que les attentes entourant ce retour étaient grandes, qui plus est après deux reports successifs de la date...


Si The Murder Capital ont longtemps été pressentis avant de laisser leur place, c'est au final Egyptian Blue que Foals ont choisi d'inviter en Europe en guise de première partie. A 20h précises, le quatuor prend place sur l'avant de la scène devant un imposant rideau noir masquant l'installation visuelle de la tête d'affiche du soir. Le temps d'une petite demi-heure, les anglais délivrent sans le moindre temps mort une sélection de courts brûlots post-punk. Point de fioritures, les titres sont basiques et efficaces, nerveux et urgents, mais manquent sans doute un peu de nuances pour se détacher les uns des autres et surtout convaincre pleinement une salle se remplissant progressivement. Une prestation sérieuse, dense et appliquée à défaut d'avoir été totalement captivante.


Une trentaine de minutes plus tard, le temps pour la salle de se remplir copieusement et pour les techniciens de lever le voile sur l'imposante scénographie mise en place, Foals prennent à leur tour possession des lieux sous les applaudissements nourris d'un public déjà en jambes. L'occasion de découvrir pour la première fois en France le nouveau line-up du groupe sur scène, Yannis Philippakis, Jack Bevan et Jimmy Smith étant désormais accompagnés par Kit Monteith (ex-Trophy Wife) aux percussions, Jack Freeman (Jagwar Ma) à la basse et Joe Price aux claviers. L'entame sur Wake Me Up plante d'emblée le décors : spectaculaire visuellement, avec des éclairages dynamiques et des écrans aux couleurs et animations vives, la prestation de Foals est taillée pour les arénas et les stades, et le public du Zénith ne s'y trompe pas, faisant sans cesse grimper la température dans la fosse ou dans des gradins debout dès les premières minutes. Mountain At My Gates provoque rapidement les premiers remous dans le public, alors que le groupe a choisi en ce début de set de mêler à ses anciennes compositions une sélection d'extraits de son nouveau disque.

A l'image de 2am ou Life Is Yours, les nouveautés découvertes par beaucoup ce soir laissent percevoir une coloration plus pop et dansante, Jimmy Smith délaissant régulièrement sa guitare au profit des claviers, l'inédit 2001 faisant par ailleurs forte impression en live. Passée une version très réussie de Olympic Airways, Foals dégainent alors l'un de leurs singles les plus immédiats et accessibles, My Number, dont l'enchaînement immédiat avec Black Gold permet de maintenir l'euphorie ambiante. Seuls moments d'accalmie d'un show de plus en plus survolté au fil des titres, le délicat Late Night voit les briquets s'allumer dans les gradins alors que les choeurs prolongés de la foule accompagnent les premières notes du sublime Spanish Sahara lui faisant suite, le public étant alors invité à s'asseoir avant de laisser sa joie exploser durant la seconde moitié du titre. Si le concert offert par les anglais est déjà une belle réussite à cet instant de la soirée, l'accélération finale va s'avérer dévastatrice. Tout d'abord avec Providence puis Inhaler en amont du rappel, les aspirations plus punk de la formation d'Oxford déclenchant alors moult pogos alors que Yannis est de plus en plus intenable, ce dernier arpentant la scène et s'autorisant plusieurs détours par la fosse comme pour mieux communier avec une foule déchaînée.


Les quelques courtes minutes de pause précédant le rappel ne vont pas calmer les ardeurs de tous, bien au contraire, Black Bull et What Went Down offrant un énième coup d'accélérateur d'une fin de set débridée et à nouveau marquée par l'énergie déployée par le groupe, Yannis en tête, que l'on retrouve cette fois dans les gradins au contact du public durant le traditionnel Two Steps, Twice. Un titre allongé à l'envie et explosif comme à la première heure, choix toujours parfait des anglais en guise de clôture. Une impression de puissance qui plus est renforcée par des jeux de lumières frénétiques et de sublimes animations diffusées sur les écrans.

S'il faudra patienter quelques semaines encore pour découvrir la tonalité du nouvel album du groupe que les inédits du soir laissent entrevoir très pop, Foals n'auront pas failli à leur réputation ce soir en proposant une prestation à la hauteur des attentes et de l'événement, rassurant par la même occasion quant aux qualités de leur nouveau line-up. Sur scène, la machine de guerre menée par Yannis Philippakis a encore de beaux jours devant elle.
setlist
    EGYPTIAN BLUE
    Non disponible

    FOALS
    Wake Me Up
    The Runner
    Mountain At My Gates
    2am
    Olympic Airways
    My Number
    Black Gold
    Life Is Yours
    In Degrees
    2001
    Late Night
    Spanish Sahara
    Providence
    Inhaler
    ---
    Black Bull
    What Went Down
    Two Steps, Twice
photos du concert
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