Fontaines D.C.

Après quelques jours de pause faisant suite à leur tournée états-unienne, Fontaines D.C. ont aussitôt repris la route, cette fois-ci en Europe, afin de continuer à promouvoir leur troisième album, Skinty Fia. Nous sommes allés les voir au Transbordeur, à la capacité nettement supérieure à la petite péniche-bar du Sonic, dans laquelle ils avaient donné leur premier concert lyonnais en 2019.

Comme conseillé par la communication de la salle, nous avons décidé de nous rendre au Transbordeur non pas à 19 heures, comme prévu, mais à 18 heures, afin d'éviter la longue file d'attente en effet présente à l'ouverture de portes. Idéalement placés vers le milieu de la scène, contre la barrière, nous avons pu profiter des deux groupes jouant, ce soir, dans une salle remplie.
A 20 heures, c'est le groupe français Film Noir qui ouvre le show, avec un post-punk plutôt convaincant. Emmenés par la chanteuse et actrice Josephine de la Baume et son chant faisant parfois penser à celui de Lio, le bassiste et le claviériste nous font danser par leur groove. Carlos O'Connell, un des guitaristes de Fontaines D.C., rejoindra même le groupe sur un morceau afin d'y ajouter son jeu de guitare, par ailleurs présent sur l'album à paraître du groupe français. Durant trente minutes, Film Noir chauffent la salle en chantant la plupart du temps en français, mais parfois aussi en anglais et même en allemand. Une première partie polyglotte, en somme.


Après une demi-heure d'attente aux sons de chansons rock plaisant à la foule (jeunes et moins jeunes), Fontaines D.C. arrivent tranquillement au milieu de cris retentissant depuis déjà plusieurs minutes, devant une installation couverte de roses rouges, et le nom du quintet affiché en grand, en lettres gothiques jaunes. Grian s'avance sur le bord de la scène et harangue la foule, avant que le groupe ne lance les hostilités avec le puissant A Lucid Dream, petite pépite de leur deuxième album. Puis ils balancent – si tôt ! – le tempétueux Hurricane Laughter, qui rend le public complètement dingue, le tout plongé dans une lumière rouge. Enchaînant de manière cohérente tantôt des titres de Dogrel, de A Hero's Death et du tout récent Skinty Fia, les dublinois nous régalent d'une setlist variée et bien pensée, mais ne laissant que peu de moments de répit.

Avec si peu de ballades jouées, il est difficile d'éviter les pieds des slammeurs fous (et ivres) particulièrement nombreux ce soir. Les enchaînements de Chequeless Reckless, Televised Mind et Nabokov sont particulièrement dangereux... mais l'on ne boude pas notre plaisir.


Les quelques moments plus calmes du set sont puissants, comme avec le désormais classique I Don't Belong, et les titres plus récents et tout aussi romantiques Big Shot et How Cold Love Is. Jouant avec les effets des pédales de distorsion et les voix et harmonies, chaque morceau prend une dimension toute autre sur scène. Le bassiste Deego, force tranquille, participe quant à lui au chaos (maîtrisé) en tapant sa basse à la verticale contre le sol.

Après avoir joué I Love You et l'hymne A Hero's Death, le groupe s'éclipse plusieurs minutes alors que le public s'égosille, avant de revenir pour trois morceaux de rappel et de conclure ce concert de qualité, attendu depuis près de deux ans : Skinty Fia, Boys in the Better Land et Jackie Down The Line offrant à eux trois un bon aperçu de tout ce que Fontaines D.C. représentent musicalement.