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A.A. Williams

Paris, Trabendo - 1er septembre 2022

Live-report par Pierre-Arnaud Jonard

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Superbe affiche pour l'ouverture de la saison 2022-2023 au Trabendo avec l'anglaise A.A. Williams et les japonais de MONO.

Après la sortie de son disque de reprises, Songs From Isolation, l'an dernier, A.A. Williams est retournée en studio dernièrement pour un nouvel album, As The Moon Rests, à sortir en octobre prochain. Sur scène, la britannique en joue quelques extraits, Evaporate et Golden déjà sortis en singles, ainsi que l'excellent Nothing. Le set de l'anglaise est constitué à part égale de titres de l'album à venir, de morceaux de son premier disque, Forever Blue, ainsi que d'extraits de son EP homonyme paru en 2020, comme Belong et Control).


Le concert de A.A. Williams est tout en émotion. Sa musique sombre aux influences gothiques évidentes prend aux tripes et les parties de guitares s'avèrent splendides. Il est rare de voir une première partie être écoutée dans une telle atmosphère de recueillement (on entendrait une mouche voler). Il semble évident, compte-tenu de l'attention du public, qu'une partie de celui-ci est venu spécialement pour l'anglaise. Celle-ci en est visiblement touchée, le remerciant à plusieurs reprises pour sa qualité d'écoute et annonçant qu'elle reviendra très bientôt dans l'Hexagone, en tête d'affiche cette fois-ci. La musique de A.A. Williams peut-être très douce et mélodique ou plus lourde avec des intonations quasi metal. Dans les deux cas, c'est d'une grande beauté. Un set parfait qui nous donne envie de la revoir très vite de nouveau sur scène.

Le concert de MONO est dans un registre musical différent puisque les Japonais œuvrent dans le post-rock mais avec tout autant de beauté. MONO sont devenus depuis un moment une référence mondiale dans le genre, ce qui leur vaut un statut de vénération que ne renieraient pas Godspeed You! Black Emperor, d'autres maîtres du genre.
Ce statut est amplement mérité comme va le montrer ce concert d'une intensité et d'une puissance émotionnelle incroyable. Le post-metal a eu tendance ces dernières années à se regarder quelque peu le nombril, ce n'est absolument pas le cas avec MONO qui délivrent une musique d'une pureté incroyable. C'est tellement beau et intense que l'on est souvent au bord des larmes tout au long de leur set.


Le groupe puise dans sa gigantesque discographie, nous offrant aussi bien de vieux titres comme Halcyon (Beautiful Days) datant de 2004 que de tous récents comme les superbes Imperfect Things ou Hold Infinity In The Palm Of Your Hand qui achève un concert de toute beauté. Le combo revient sur scène pour un poignant Exit In Darkness avec A.A. Williams au chant et aux claviers (l'anglaise et les japonais ont déjà collaboré ensemble dans le passé) et un fabuleux Com (?) qui s'étire sur près de vingt minutes et donne la leçon sur comment les guitares post-rock devraient sonner.

Un concert magnifique pour un groupe légendaire et qui mérite assurément sa légende.