The Ads

Sans avoir bénéficié, contrairement à ce que laisse entendre son nom, de véritable publicité ni fait la Une des publications spécialisées, le jeune combo The Ads déboule dans le segment musical du rock’n’roll de papy revisité avec un soupçon de sophistication. Alors que de pathétiques ersatz tentent vainement de se placer dans le sillage de pointures comme The Rifles ou encore Dogs, que d’autres comme Louie semblent avoir définitivement baissé la garde, c’est avec intérêt que nous nous penchons sur ce nouveau candidat au titre de formation la plus pure, primitive et novatrice, si tant est que le genre l’autorise, du moment.

Dès les premières mesures, grasses et lourdes à souhait, de la face A, Auto Pilot, on est rassuré sur les capacités à la fois techniques et mélodiques du groupe. La guitare aux sonorités à la fois noisy et électrifiées se fond parfaitement dans une rythmique énergique et variée. Et lorsque la voix, plus claire et moins asthmatique que la majorité de ses congénères, entre en action pour se poser non sans une certaine fluidité, preuve est faite de la cohérence et de l’homogénéité de la musique de The Ads. Ainsi réunissant déjà tous les ingrédients d’une chanson réussie, le groupe se paye le luxe d’introduire dans le refrain des chœurs très heureux. Avec la face B, Things Get So Much Better, les choses s’améliorent encore justement et on en vient presque à regretter que le morceau ne soit pas le titre-phare du single, tant la justesse de son ton, l’efficacité de sa mélodie et la percussion du refrain s’imposent à nos oreilles.

Toute première production de la formation, Auto Pilot, sans marquer l’avènement de la nouvelle sensation rock de la scène britannique, nous propose deux titres qui posent les jalons de The Ads. Ainsi, si le genre n’est pas révolutionné, il est au moins rafraîchi par deux compositions authentiques, à la construction et à l’interprétation sans failles. Et comme pour leurs petits camarades, la seconde production sera l’occasion de la confirmation ou de la déception. Car dans ce domaine plus que dans tout autre, peut-être, il n’y a qu’un seul mot d’ordre : marche ou crève.