Mirrors

Difficile de croire qu'il y a trois ans, deux des membres Mirrors jouaient dans Mumm-Ra, groupe d'indie pop jeune et fringuant. Le virage est serré et improbable. Aujourd'hui, Mirrors est un groupe de synth pop dans la plus pure tradition new wave britannique : conventionnel donc, mais pas dénué d'intérêt. Leur tournée en première partie des revenants d'OMD n'est pas vraiment une surprise, elle sera un excellent test pour voir si le groupe est capable de tenir dans la durée et prouver qu'ils ne sont pas seulement de bons élèves. Un chemin qu'il semble pourtant prendre à la vue de sa discographie.

Ways To An End est un bon single pour quiconque apprécie le genre, assez singulier et totalement anachronique. La musique n'est-elle pas un éternel recommencement ? La ligne de basse en arpège quasiment italo-disco chaloupe mécaniquement, la voix est grave, théâtrale, enveloppée de réverbérations et de claviers qu'on croirait issus d'un album de Kraftwerk. Toutefois, nous serions tentés de faire la même objection que pour le single précédent. A trop vouloir singer les 80s synthétiques, le risque est de tourner au pastiche et à l'exercice de style.
Pour l'instant, bien que réussi et convaincant, ce single, comme le précédent, n'est pas le tube que Mirrors sont certainement capable d'écrire. Au passage, la face B, Broken By Silence (toute ressemblance avec Depeche Mode n'est pas fortuite) est elle aussi très honorable.

Dans ce style musical, il faut savoir intégrer la puissance d'un vrai gimmick. Enola Gay ou Just Can't Get Enough, ne sont pas seulement des bonnes chansons, elles ont cette force de l'instantané, de la mélodie facile et mémorisable. Peut-être n'est-ce pas là l'intention de Mirrors, et dans ce cas, laissons-nous prendre et attendons de voir la suite. Au final, la conclusion est la même que pour leurs précédents singles : Mirrors est un groupe prometteur mais pas encore prêt pour le grand saut.