Holy Esque

Une voix caverneuse, un mystère savamment entretenu au fil des mois, un univers visuel méticuleusement construit... cela ne vous rappelle rien ? A l'occasion de la sortie de leur premier EP éponyme, les quatre écossais de Holy Esque auront toutes les peines du monde à faire taire les comparaisons avec les mancuniens de WU LYF. La mise en retrait de ces derniers en vue de préparer un second album leur sera-t-elle bénéfique ?

Principal axe de rapprochement entre les deux formations, les similitudes vocales entre Ellery James Roberts et Pat Hynes ne peuvent être niées tant le phrasé et les intonations semblent provenir d'une seule et même personne. Musicalement, les quatre écossais semblent, à la vue des quatre titres présentés ici, suivre une voie quelque peu différente de celle de leurs confrères. En se privant volontairement de basse pour mieux laisser s'exprimer deux guitares et un clavier, Holy Esque laissent percevoir des influences tournées vers les 80s et un univers assurément moins mystique. Les ombres de Joy Division ou Echo & The Bunnymen planent au-dessus des têtes dans une atmosphère mélodique que White Lies ou autres Editors n'auraient sans doute pas reniée à leurs débuts.

A l'exception de Loneliest Loneliness dont le tempo très lent confère à la rêverie, ce premier EP repose avant tout sur la capacité du groupe à accrocher l'auditeur avec une facilité surprenante, en témoigne l'entêtant riff de guitare portant à lui seul Rose ou le rôle central tenu par une batterie métronomique en ouverture avec Ladybird Love. Seule déception, Prophet Of Privilege, trop conventionnel dans une veine plus FM, semble indiquer les limites auxquelles le groupe pourrait se heurter s'il ne cherchait pas à plus faire évoluer son écriture à l'avenir.

Ce premier EP de Holy Esque mérite assurément l'attention lui étant portée ces dernières semaines, quand bien même le quatuor écossais devra vite parvenir à rendre plus personnelles ses compositions pour éviter les comparaisons parfois cruelles.