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Alamos

Silly Icarus, But You Can't Really Blame Him For Trying

Alamos - Silly Icarus, But You Can't Really Blame Him For Trying
Chronique Single/EP
Date de sortie : 05.02.2007
Label :Pet Pirhana
45
Rédigé par Jimprofit, le 4 mars 2007
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L’unique reproche que l’on pouvait faire au premier album extrêmement prometteur et percutant du trio écossais paru il y a un peu moins d’un an sur le célèbre label Pet Piranha, constituait le léger manque de nuances dans leur style brut de décoffrage. Ainsi, à l’issue de l’écoute de l’opus éponyme était-on dans l’expectative quant à la capacité du combo à étoffer ses mélodies simplistes et de construction classique, ses riffs épurés et explosifs, aux accents froids et implacables, et son chant tonitruant et agressif.

Force est de constater que Silly Icarus, But You Can’t Really Blame Him For Trying dissipe complètement nos doutes et interrogations à ce sujet en propulsant la formation vers l’étape supérieure de leur développement. En effet, dès l’introduction du titre du premier single depuis l’album, on constate que l’énergie brute et le son assez aseptisé et métallique des compositions de la première période cèdent le pas sur des variations mélodiques franchement plus chaudes et intimistes. Si les références d’antan sont toujours présentes : Kerbdog pour la rigueur de la ligne mélodique, Girls Against Boys pour le chant aux forceps, ou encore le Therapy ? de la première heure pour le son synthétique, celles-ci, cette fois-ci, sont dépassées, grâce à l’introduction du double chant, lequel apporte des nuances vocales harmoniques très heureuses, à la mise en œuvre des nombreux changements de rythme qui bousculent radicalement la construction du morceau, et à l’apparition d’un refrain moins stéréotypé et artificiel que dans les chansons précédentes.

Ainsi, l’ensemble donne un résultat beaucoup plus fluide et intuitif, à l’image des productions des pointures dans le domaine du rock expérimental que sont McLusky et Fugazi. Même si le groupe conserve intégralement son identité, faite de brûlots implacables et rageurs, ainsi que son sens inné de la mélodie, on assiste à l’instillation d’un soupçon d’humanité dans sa musique, voire d’une notion de chaos. Par voie de conséquence, le son n’est plus aussi propre ni clinique et donc, de fait, aussi prévisible, qu’auparavant, devenant désormais virevoltant et torturé, tout en conservant à la fois son agressivité et sa percussion.

Même si la face B nous replonge dans l’univers exempt de toute fantaisie de l’album avec ses couplets métronomiques et son refrain au cordeau, bref, sa structure trop parfaite, il saute aux oreilles qu’Alamos a franchi un cap, celui de la maturité, et a, pour notre plus grand plaisir, trouvé sa voie, celle d’un rock inventif et musclé résolument tourné vers l'avenir tout en s’enracinant profondément dans le passé.
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