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Solidays, Jour 3

Paris, du 26 au 28 juin 2009

Live-report rédigé par Fab le 30 juin 2009

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dimanche 28
Pour sa troisième et dernière journée, c'est un public fatigué et erreinté par une température ambiante étouffante que le festival Solidays accueille ce dimanche dès 13h. Premier rendez-vous live de la journée, à peine une heure plus tard, avec le duo John & Jehn.

Souvent présentés comme une simple copie de The Kills, les deux français basés à Londres font rapidement le nécessaire pour remettre en question cette erreur de jugement. Si leur premier album indéniablement influencé par le Velvet Underground n'était pas une franche réussite, la tension régnant sur scène et la conviction que les deux musiciens mettent en œuvre tout au long de leur set séduisent vite le public. Après une première moitié de concert durant laquelle Camille Berthomier officie au clavier, c'est à un duel de guitares sur fond de boîte à rythme que John & Jehn nous convient dans un second temps. Plus électriques, les titres joués à partir de cet instant emportent la mise et scellent le succès inattendu de ce premier set de la journée.
Changement de scène et de genre mais pas de nationalité alors que Syd Matters sont conviés au Domino. Devenus en quelques années l'une des principales formations de la scène pop française, les cinq musiciens menés par le multri-instrumentiste Jonathan Morali sont fidèles à leur réputation et enchainent à leur tour leur délicates compositions de pop aériennes. La beauté et la douceur sont là, le groupe étant indéniablement touchant et discipliné, mais la sauce ne prend jamais totalement l'ennui finit par s'installer, la musique de Syd Matters n'était peut-être simplement pas adaptée aux joutes festivalières et aux grands espaces ouverts.

 

SOV Les premiers choix cornéliens de la journée se présentent ensuite alors qu'Izia, Puppetmastaz et Piers Facini sont attendus simultanément sur les différentes scènes du festival. Direction le Cesar Circus pour assister au concert de ce dernier. Après une entame a capella captivante, le songwriter anglais peine à imposer ses compositions folk face à un public trop peu réceptif et concerné. Quelques titres plus tard, c'est sans réel remord que le choix de rejoindre les marionnettes de Puppetmastaz s'impose. Il ne faut ainsi pas plus de quelques minutes pour tomber sous le charme du spectacle hip-hop déjanté que les allemands proposent, une taupe répondant au nom de Mr Maloke menant sa troupe à la baguette non sans humour. Si l'on ne sait rapidement plus qui des humains ou des peluches donne le ton au show, le tout derrière un imposant drap placé au centre de la scène, le plaisir est partagé sans la moindre interruption durant une heure mêlant rires, bras levés et textes irrévérencieux.

 

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Après une émouvante cérémonie du Patchwork des Noms, c'est une Ayo resplendissante et tout sourire que le public accueille en masse sous un soleil tout aussi assommant que quelques heures plus tôt. La musique de l'allemande ne déchaîne pas les passions à proprement parler mais la foule apprécie ce concert tout en douceur, relevé par quelques passages aux sonorités africaines plus rythmées, et que l'on n'hésitera pas au final de qualifier de fédérateur.
Vient ensuite le tour des Naïve New Beaters, popularisés ces dernières semaines par un plan marketing bien senti en dépit d'un album d'un intérêt quelque peu discutable. Il ne faut pas plus de quelques titres pour prendre conscience que les trois musiciens répondant aux noms de Martin Luther B.B. King, Eurobelix et David Boring n'ont pas plus à offrir qu'une courte heure de défoulement pour le public adolescent tant leur musique semble creuse et leurs textes un tant soit peu crétins. Si l'on ne saurait remettre en cause l'efficacité de Live Good ou Get Love, la prestation du soir permet au moins de pouvoir énoncer avec certitude que le succès du groupe ne durera probablement pas plus que quelques mois, le temps d'absorber et digérer la musique jetable du trio.

 

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Les dernières échéances de la journée approchent et c'est avec Metronomy que le voyage musical se poursuit. Irrésistible au Trabendo il y a quelques mois et attendu à la Cigale à la rentrée, c'est un groupe métamorphosé que le public parisien découvre avec surprise. Exit Gabriel Stebbing, bienvenue à Anna Prior à la batterie et Gbenga Adelekan à la basse. Sous la forme de ce quatuor récemment constitué, le groupe paraît métamorphosé, l'ajout d'une batterie apportant un surplus de puissance au son de la formation alors que les sonorités électroniques se font désormais plus discrètes au profit de la guitare. Survitaminés et transfigurés, A Thing For Me, Heartbreaker, Holiday et même le plus ancien Trick Or Treats deviennent de véritables petites bombes dancefloor, tout comme un titre inédit dévoilé pour l'occasion. Une reconversion bluffante pour les anglais, qui plus est réalisée en un temps record !

 

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Sur le coup de 22h, alors que la quasi-totalité des scènes ont baissé le rideau définitivement pour cette édition 2009, c'est face à plusieurs dizaines de milliers de festivaliers que Manu Chao clôture Solidays avec un set de 1h30, soit le plus long du week-end. Une grand communion avec la foule dans une ambiance festive pour conclure trois jours durant lesquels près de 152000 personnes se sont massées dans la joie et la bonne humeur sur l'hippodrome de Longchamp tout en rapportant près de 1,5M€ aux associations soutenues par le festival. A l'année prochaine !
artistes
    John & Jehn
    Che Sudaka
    Syd Matters
    Pep's
    Izia
    Puppetmastaz
    Piers Facini
    Ayo
    Alborosie
    Emir Kusturica
    Caravan Palace
    Naïve New Beaters
    Fête à Mouss & Hakim
    La Grande Sophie
    Wampas
    Cocoon
    Metronomy
    Manu Chao