The Blackout

Après un blackout de quasiment deux ans, le sextette emmené par les frères Davies reprend du service pour nous délivrer la suite de l’opus qui tenta de révolutionner et rafraîchir l’emocore made in Great Britain, le frais et inspiré We Are The Dynamite. L’occasion est donc offerte au combo de confirmer son inconfortable et précaire statut de groupe le plus prometteur de la division screamo énervé et secoué du bulbe.

Las, dès les premières mesures de l’introduction, Shutthefuckuppercut, on tombe littéralement des nues, abasourdis par la platitude et la prévisibilité de la mélodie. En effet, si les accents rageurs des guitares, ainsi que le chant brut de décoffrage à souhait, sont toujours d’actualité, comme en témoignent Top Of The World et I Love Myself And I Wanna Live, le rock jadis tonitruant et dévastateur de The Blackout a perdu de sa superbe et de son pétillement, pour sombrer dans le marasme le plus ennuyeux. Ainsi, l’auditeur, depuis le premier single extrait de l’album, le terne et insipide Children Of The Night, jusqu’au pathétiquement consensuel Said And Done, perd rapidement pied et décroche irrémédiablement d’une poignée de mélodies toutes identiques et convenues, bref, dénuées de tout intérêt.

Malgré nos efforts pour mener à son terme l’écoute de The Best In Town, il nous est impossible de trouver un simple titre qui puisse sauver l’album du naufrage total. Après un coup de maître à la rentrée 2007, The Blackout, non seulement ne parvient pas à passer à la vitesse supérieure, mais, de surcroît, est bien en peine de confirmer les qualités du premier opus et les espoirs fondés dans le groupe. Pour notre plus grande déception, celui-ci échoue lamentablement à l’épreuve, certes difficile, du second album et donne une certaine saveur ironique au titre.