Brontosaurus Chorus

Voilà le genre d'album dont on se demande s'il ne faut pas le prendre au deuxième degré, tant son style pompier et ses paroles adolescentes sont ridicules. Brontosaurus Chorus pourraient n'être qu'un wannabe de plus dans la cacophonie londonienne, mais il se démarquent parce qu'ils n'ont pas peur de répéter ad nauseam des paroles aussi profondes et poétique que « Now we're making out underneath the stars » comme si c'était un leitmotiv militaire.

Chorus, car ils sont nombreux sur scène : le groupe compte huit membres à temps plein et ne refuse jamais quelques invités sur scène. En conséquence, tout est très symphonique, et l'on passe facilement d'une intro très minimaliste (pour faire Libertines ?) à une débauche de cuivres et de violons. Deux chanteurs se partagent le texte; leurs voix sont intéressantes, une fille puissante et un garçon décidé, mais ils semblent ne pas trop savoir dans quoi investir. Ce n'est pas que le groupe soit fait de mauvais musiciens, ils ne sont ni meilleurs ni moins bons que la moyenne de ce qu'on entend, et ont une maîtrise technique plus que suffisante pour s'en tirer honorablement. Mais ils manquent à la fois de maturité et d'invention.

Le premier titre, Love Is The Path To Self-Destruction, semble assumer d'emblée un esprit teenage et boutonneux, des paroles jusqu'aux références, comme un petit quelque chose pour film de science fiction avec ses moments romantiques. Une chanson s'appelle David Bowie, mais c'est tout sauf un hommage. On pense au Let's Dance To Joy Divison des Wombats. A croire que pour les jeunes générations, Bowie ne serait plus qu'une icône à T-Shirt, une marque vide de sens, qu'on cite pour faire cool sans savoir de quoi l'on parle. La citation, au demeurant, s'arrête au titre, la musique ne lui emprunte pas grand chose.

En bref, on a le choix entre en rire, et couper le son.