The Pipettes

Ah les Pipettes… Que de bon moments passés en compagnie de ces charmantes demoiselles qui, en 2006, avaient su nous charmer avec leur album We Are The Pipettes, un concentré de petits tubes pop influencés par le son Motown.
Pourtant, ces Pipettes ont été rapidement oubliées. Depuis maintenant quatre ans, leur actualité n’est constituée que de ruptures au sein du groupe, qui ont abouti au départ de deux membres, très vite remplacées. Un nouveau trio qui ne durera pas longtemps, puisque Gwenno décide de continuer en duo avec Ani, sa sœur.

En parallèle à tous ces changements, l’attrait pour les Pipettes a commencé à fortement diminuer, jusqu’à en arriver à la présentation de ce nouvel album. Un album que j’ai pu écouter longuement, très longuement... car en vérité, ce disque plutôt court s'avère tellement ennuyeux que l’on croirait écouter pendant une longue demi-heure la même chanson, avec les mêmes mélodies, rythmes et ambiances exploités et surexploités. Comme vous avez pu le comprendre, le nouveau Pipettes est donc un calvaire à l’écoute, à contrario du premier opus qui nous avait offert quelque chose de vraiment rafraîchissant. Ici, ce sont deux filles tournent en rond en voulant singer Blondie sans parvenir ne serait-ce qu’à sa cheville. Le point le plus dérangeant, au niveau des compositions, est l'utilisation abusive de sons kitsch, comme pour Need A Little Time, que l’on croirait sortis d’une mauvaise compilation des années 90.
L’utilisation du clavier n’est que prétexte à donner une ambiance vaguement eighties à l’ensemble (mais ce n’est déjà plus à la mode les filles !), et pseudo-kitsch qui s’assume avec cette immonde pochette. Le problème, c’est que le chant des deux Pipettes est bien trop sérieux, et quitte à aller jusqu’au bout de ce trip déjà engagé sur la pochette, les deux sœurs auraient plutôt dû lorgner du côté des B-52’s, qui à l’époque de leurs débuts savaient conjuguer compositions ingénieuses avec univers drôle, parodique et proche de la série B de science-fiction.

On sait pertinemment que les Pipettes est un groupe organisé, une simple machine pop censée tout conquérir sur son passage, que ce soit le dancefloor et les charts. Il n’empêche qu’avec ce nouvel album, les Pipettes sont effectivement seules contre la Terre, qui ne risque pas de comprendre cette orientation mal gérée et dans laquelle elles se sont fourvoyées. On n’attendait pas forcément un coup d’éclat de la part du groupe après un sympathique premier album, mais à l’écoute de ce dernier opus, la rupture avec ces jolies jeunes filles n’a jamais été aussi proche. En espérant qu’elles décident un jour de retourner à la pop sucrée qu’elles savaient maitriser…