Redjetson

Terminé depuis de longs mois déjà, annoncé pour le mois d’octobre dernier puis repoussé à ce début d’année, New General Catalogue, premier album de Redjetson, aura su se faire désirer. Toujours est-il que les six membres du combo n'ont pas hésité à s'engouffrer dans la porte laissée entrouverte par Oceansize il y a maintenant plus d'un an, montrant à nouveau avec une réussite insolente que l'utilisation simultanée de trois guitaristes est loin d’être une utopie vouée à l'échec...

La musique de Redjetson peut sembler froide et répulsive durant les premières écoutes, mais les plus courageux seront largement récompensés. Pas de vrai single sur ce disque, ni aucune mauvaise chanson, mais un enchaînement réussi de 11 titres dépassant aisément l'heure de musique. Le son du sextet se veut aérien et planant, sorte de mélange hybride entre le post rock de Mogwai et de Slint, les expérimentations de Radiohead, et le talent mélodique d'Interpol, le tout accompagné par la voix étrange mais parfaitement intégrée de Clive Robert Kentish.

Le groupe ose et prend des risques sur chacun de ses titres, n'hésitant pas à répéter à plusieurs reprises certains passages, sans jamais lasser l'auditeur. La plupart des titres atteignent ou dépassent la barre des 5 minutes, et bien que This City Moans soit le moins long de cet album, il se place d'emblée comme le probable futur hymne du groupe. Les morceaux s'encastrent les uns dans les autres pour ne former qu'un seul bloc et les rares ratés du disque, notamment America Is Its Only Friend ou l'inutile New Europe, sont largement contrebalancés par les réussites obtenues avec Divorce, A Reptile Cold Blood ou l'épique montée finale d'un Pieces Go Missing chargé de clôturer cet album durant près de 10 minutes.

Avec ce premier opus, Redjetson ne font que confirmer tout le talent d'une nouvelle scène post-rock britannique en pleine ébullition depuis près d'un an. Même si ce New General Catalogue comporte quelques longueurs, l'ensemble est on ne peut plus cohérent et passionnant.