Catfish And The Bottlemen

Enfilez vos combinaisons de voyageurs temporels, aujourd'hui nous rajeunissons de dix à vingt ans. « Petits joueurs » diront certains, néanmoins dans le domaine de la musique une telle durée n'est pas anodine. Et alors que certains mouvements musicaux sont capables de perdurer et de gagner en panache au cours des décennies, d'autres restent cloisonnés à un certain intervalle temporel et se voient de temps à autre ramenés à la vie alors qu'ils ne demandaient qu'à reposer tranquillement en paix là où ils étaient.
En l'occurrence ici concentrons nous quelques instants sur le style « rock alternatif américain » qui faisait fureur dans les collèges et lycées à la transition entre le XXème et les XXIème siècle. Pas foncièrement mauvais, parfois même plutôt bons, il n'en reste pas moins que même si ces groupes peuvent évoquer une certaine nostalgie, ils n'auront pas laissé une marque indélébile dans l'histoire du rock comme d'autres groupes auraient pu le faire par le passé.

Cette introduction digressive étant faite, passons à présent à notre sujet d'études du jour : Catfish And The Bottlemen.
A l'écoute du premier de ces derniers, on a justement l'impression de rajeunir d'une grosse dizaine d'années et de retrouver ce rock alternatif américain, tant l'influence semble évidente. Faisons cependant attention aux amalgames hâtifs, car le groupe est ici originaire du Pays de Galles et n'a pas encore connu le succès des groupes précédemment cités.
Après plusieurs années de galère, à jouer sous la flotte à la sortie des stades, celui-ci a néanmoins tenu bon et sort en cette rentrée son premier album. Et on ne peut que saluer une telle motivation face à des conditions techniques (le bassiste étant obligé de jouer avec une guitare) et financières (un salaire hebdomadaire de 60£ pour quatre, c'est peu) souvent difficiles. Mais, le fait de donner dans un style très teenager (l'album est floqué du fameux « Parental Advisory, Explicit Content ») et éculé ne se révèle peut être pas être la bonne formule.
Même si on sent qu'une certaine once de talent est présente, celle-ci est délayée dans un bouillon de trente minutes sans que l'on puisse en retirer grand chose, si ce n'est un patron de conception relativement répétitif : Après plusieurs écoutes de l'album, aucune mélodie ne retient vraiment l'attention.

Après, tout est également bien entendu et surtout question de goût, et plusieurs médias britanniques ont quant à eux déjà misé gros sur la réussite des Gallois. Avant donc de crier haro sur le baudet, et d'affirmer qu'il n'y a pas grand monde au balcon pour la sortie de ce premier album, chacun est donc invité à se faire sa propre opinion en allant y jeter une oreille de plus près.