The Telescopes

Ce douzième album de The Telescopes, porté depuis les débuts par David Lawrie, nous arrive à une période qui, déjà relativement sombre de par la situation de la crise sanitaire, se voit endeuillée par le départ en décembre dernier de David Fitzgerald, membre fondateur du groupe. C’était l’époque de The Perfect Needle et Celeste, et l’entrée en scène d’un des groupes majeurs de ce courant ténébreux qu’est le noise rock.

Ici, la mélancolie et la noirceur sont de mises. Songs Of Love And Revolution, avec ses neuf titres, nous entraine dans les méandres du rock tortueux et torturé de The Telescopes. Point de changement de cap, les amateurs seront servis. Rythmique lourde et hypnotique menée par la grosse caisse, lignes de guitare et de basse quasi monocordes imposent un cadre délicieusement austère.


La voix de Lawrie est susurrante, le ton ne s’emballe jamais et ne laisse que peu de place aux nuances. L’impression de rentrer dans une transe se fait crescendo tout du long. Du titre d’ouverture This Is Not A Dream, jolie pépite noisy jusqu’à Haul Away The Anchor qui clôture l’album sur les bruits lointains d’un bord de mer, on pénètre doucement mais sûrement dans un univers cotonneux et passablement léthargique. Il ressort en effet une certaine difficulté à rester pleinement concentré lors d’une écoute dans sa globalité. Les morceaux ainsi exécutés défilent et ne nous offrent pas de réels points d’ancrage.


Au final, les titres pour la plupart nous évoquent les douces lamentations de Low ou la verve sombre et brumeuse de Black Rebel Motorcycle Club et The Brian Jonestown Massacre. La musicalité de l’album n’étonnera pas, ne décevra pas non plus, mais aurait néanmoins mérité quelques morceaux s’éloignant des sentiers obscurs du registre de The Telescopes.
Songs Of Love And Revolution a le mérite de maintenir le public fidèle dans cette ambiance caverneuse qui leur est chère. La révolution annoncée doit alors sûrement être introspective.