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The Telescopes - HARM
Chronique Album
Date de sortie : 30.09.2013
Label : Neon Sigh
35
Rédigé par Mélissa Blanche, le 16 novembre 2013
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Une chose est claire, le septième album des Telescopes ne passera pas à la radio. HARM ne contient que deux morceaux, mais des morceaux d’une durée pour le moins inhabituelle, de 18 à 21 minutes... Des formats qu’on ne voit plus depuis les années 70 ! Qui plus est, c’est un album sans mélodie et sans paroles, qui fait beaucoup de bruit et beaucoup de mal. Bref, ce n’est pas pour tout le monde.

Si le groupe a jamais mérité l’appellation de « noise rock », c’est aujourd’hui. L’album est plus abstrait, plus chaotique et encore plus sombre que ses prédécesseurs. Les deux morceaux sont moins mélodiques que certains de leurs classiques comme Perfect Needle ou Celeste et leurs titres, Held et Torn, annoncent la couleur. Le compositeur Stephen Lawrie est désormais le seul rescapé de la formation initiale. Il est accompagné ici par les Californiens du bien nommé LSD And The Search For God, et Ricky Maymi du célèbre groupe américain The Brian Jonestown Massacre.

Le premier morceau Held résonne comme une sorte d’appel au secours. La voix, lorsqu’elle se fait entendre, n’est qu’un interminable râle. Cependant, ce ne sont la plupart du temps que des guitares, saturées à l’excès, sans voix, sans batterie, sans basse et sans aucun autre instrument. Malgré l’absence de mélodie, le morceau parvient à créer une ambiance captivante et à tenir l’auditeur pendant dix-huit minutes. La musique laisse toute sa place à l’imagination. Le morceau veut tout dire et ne veut rien dire. Il retranscrit extrêmement bien une certaine ambiance et certains sentiments : la peur, l’angoisse, la noirceur, la solitude... Tout est imaginable dans ses sons totalement distordus.
Le second morceau Torn est du même acabit. On reste dans la même atmosphère de noirceur et d’angoisse. Le titre de l’album HARM prend tout son sens. Torn contient des percussions là où Held n’en contenait pas, mais le morceau est plus monotone et la voix est moins saisissante.

La seule chose à faire en écoutant ces chansons est de s’allonger dans un lit et se laisser porter dans un nouveau monde. C’est le genre de musique qui réveille une conscience autre : « beyond the real of natural vision » selon les mots de Stephen Lawrie. C’est pourquoi, dans sa description de l’album, le label Neon Sigh le dédie à ceux qui veulent aller plus loin que le soleil, « for those who reach beyond the sun ».
L’album contient également une vidéo produite par Bloody Meridian pour le morceau Held. A l’image de la musique, la vidéo est complètement insensée et indescriptible, et associe des éléments totalement hétéroclites et dépourvus de toute signification, le tout dans une ambiance psychédélique, irréelle et angoissante.

En somme, ces bruitistes sont en effet comme des télescopes qui nous emmènent un peu plus loin que le soleil, quelque part dans l’espace. Ce n’est certainement pas pour tout le monde, et on peut reprocher à leur musique d’être un peu trop monotone, sombre et répétitive. Mais l’idée est bonne.
tracklisting
    01. Held
  • 02. Torn
titres conseillés
    Held
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