gglum

Ella Smoker écrit des chansons intimistes que l'on imagine volontiers composées et enregistrées dans sa chambre avec juste une guitare acoustique et Garageband sur son laptop. C'est ainsi qu'elle s'est fait repérer en plein confinement avec son titre Why Don't I Care? alors qu'elle n'avait que 17 ans. Après un passage chez VLF Records pour deux EPs, la voici maintenant chez Secretly Canadian (Yeah Yeah Yeahs, ANOHNI, Porridge Radio...) pour son premier album.

Avec les moyens d'un label, elle peut travailler avec des producteurs pour étendre sa palette. Disponsant d'une carte blanche de son label, elle en a recruté deux à qui elle a demandé de laisser libre court à leur talent. Tout comme elle, ils sont jeunes et ont un CV impressionnant : Karma Kid a produit des chansons de Bakar, Hak Baker ou Shygirl et réalise des remixes pour Dua Lipa, DJ Shadow ou Two Door Cinema Club. Mura Masa a quant à lui gagné un Grammy Award pour un remix de HAIM et travaillé avec des artistes aussi variés que Foals, Ed Sheeran, PVA ou Lady Gaga.


Toujours très intimes, ces chansons sont la mise en musique de ses rêves et de ses émotions, des choses à la fois très personnelles, mais qui sont aussi des thèmes universel d'une jeune femme londonienne qui aime la musique et sortir au pub avec ses amis. Sa formule de bedroom pop est assez éprouvée : une idée, une voix, une guitare des effets de production tout en gardant un aspect bricolé et lo-fi.

Dans ce jardin des rêves, on trouve des morceaux pop avec des riffs efficaces et des refrains entraînants (SPLAT!, Easy Run), et des choses plus conceptuelles avec quelques mots, des bruits mais pas de guitares (Pruning 1, Honeybee). gglum expérimente tout en restant dans le même registre, un subtil équilibre en continuité et innovation, mais sur treize titres, même courts, la formule s'épuise assez vite, et la production camoufle les chansons plus qu'elle ne les sublime. J'en viens à me demander ce qui est le plus lassant sur la voix, du vocoder ou de la distorsion ?