Vistas

Il en est des groupes qui tracent leur route et construisent leur notoriété hors des grosses machineries en empruntant des sentiers battus. Vistas fait partie de cette catégorie, le groupe écossais s'épanouit en dessous des radars et nous gratifie d'un nouvel opus de dix titres, Cut The Cord, quatrième de sa jeune discographie débutée en 2020.

Si l'ouverture laisse un peu circonspect, le second titre Smile (qui aurait pu/dû être le premier) lance réellement le disque, porté par un riff de guitare efficace. L'album se déroule de façon fluide, les guitares s'entremêlent au chant de Prentice Robertson, capable de moduler sa voix pour la porter haut quand nécessaire. La basse sur le morceau Reason fait tout le travail à elle toute seule, qualité indéniable d'un bon power trio.

Take It From The Sky, single de l'album, fait penser aux Killers des débuts, mais le groupe n'hésite pas à torturer les aigus de la guitare pour donner de l'ampleur au morceau. The Middle résume bien le côté polymorphe et caméléon des écossais : une ligne de basse bien présente, soutenue par la voix légèrement saturée, véritable instrument à part entière, et toujours cette guitare que j'affectionne. Always clôt l’ album avec cette petite pointe de déception que j'ai eue avec le premier titre : trop consensuel, il y manque une petite étincelle.

On se retrouve finalement à un carrefour entre du skate core californien et des Manic Street Preachers, et c'est plutôt réussi. L'album est bien pensé, c'est confortable, le trajet est balisé, et on pourra trouver que certains titres se ressemblent un peu, avec un peu trop d'effets sur la voix parfois, mais c'est très bien fait avec une production de qualité. Et en cette rentrée, entre les sorties des grandes gloires des années 90 (Suède, The Divine Comedy et Saint-Etienne en tête), cela fait du bien.

Ce trio est à découvrir, leur maîtrise des guitares et du chant n'est plus à démontrer, il ne serait pas étonnant d'en entendre parler de plus en plus...