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Vistas

Paris, Supersonic - 21 novembre 2023

Live-report par Adonis Didier

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A l'heure où le froid mord le os, que l'abus de fromage et de chocolat commence à poindre, et que deux mois de concerts intensifs viennent doucement à lasser les foules parisiennes, un irréductible chroniqueur combat encore et toujours la monotonie mortifère de ce foutu mois de novembre. Aidé dans ses efforts par de sympathiques écossais rencontrés rue Biscornet, notre fougueux chroniqueur devra redoubler d'astuce et de sagesse pour surmonter les nombreux obstacles qui se dresseront sur sa route, et sauver une nouvelle fois le royaume champignon de l'ennui et de la déprime.

Cette nouvelle fan fiction, digne d'un album d'Astérix et les Ecossais, n'est autre que le récit de ce mardi soir, d'une soirée grise, froide, et pluvieuse, comme tout jour de novembre qu'il soit de Paris ou d'Edimbourg, et de comment nous avons trouvé à nous réchauffer le cœur au coin du feu, dans ce foyer musical apporté du pays de Sean Connery par Vistas, groupe de pop-rock de type pop-rock dont on attendait principalement de la pop-rock.

Une soirée banale au Supersonic me direz-vous, une soirée banale si ce n'est pour le petit contingent british et/ou écossais qui vient de prendre place devant la scène, prêt à faire la fête et s'envoyer des bières dès le lancement de Cruel Hearts, première chanson du dernier album de Vistas sorti cette année : Is This All We Are?. Car Vistas, c'est avant tout de la fête et du fun, c'est un monde dans lequel les chagrins d'amour et les prises de tête se règlent au pub avec des potes, un monde qui n'a jamais vu passer l'année 2016, et dans lequel tout le monde a vingt ans pour l'éternité. Un pays imaginaire créé par des mecs chaleureux et marrants qui ont la dégaine de tes potes ingénieurs informaticiens, des gars qu'on ramènerait bien boire un petit coup à la maison pour entonner encore une fois le refrain de stade de Dayglow, les ohhh ohhh o-o-oohhh de The Love You Give, et les hey hey de Sentimental.

Les mini-tubes s'enchaînent, on devient pote avec tout le monde, on beugle des refrains sans les connaître avec l'impression de revenir à la fac, une époque où on se la collait au bar de l'école devant ses potes qui jouaient (mal) du Circa Waves et du Two Door Cinema Club. Calm nous fait le coup des ohhh ohhh et des hey dans la même chanson, Stranger déclenche un mini-pogo du fun au milieu de la piste, avant que le pic de joie Retrospect ne referme ce premier passage de Vistas en tête d'affiche à Paris.

Alors, bien entendu, on ne viendra pas voir Vistas pour intellectuellement décortiquer leurs compositions, ni pour faire le connaisseur pointu et snob aux soirées de Monsieur Durand, et même s'ils ne seront jamais des standards des groupes bien comme il faut, le fait est que l'on est rentré en pleine déprime à ce concert pour en ressortir avec le sourire. Alors tâchons de ne pas oublier que le rock est avant tout un moyen d'expression et de partage, et ne boudons pas notre plaisir devant des choses simples qui rendent heureux. Sur ce, hasta la Vistas, baby !
setlist
    Cruel Hearts
    Tigerblood
    Everything Changes In The End
    Is This All We Are?
    Dayglow
    The Love You Give
    I Know I Know
    Follow You Down
    Sentimental
    15 Years
    Calm
    Back Of The Car
    Stranger
    Retrospect
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