Peggy Sue
Blood Red Shoes

Avant de se consacrer à temps plein à l'écriture et l'enregistrement de leur second album durant les semaines à venir, Laura-Mary Carter et Steven Ansell, alias Blood Red Shoes, assuraient en ce mois de novembre leur plus importante tournée européenne à ce jour. Si pas moins de sept dates en France figuraient au programme de celle-ci, c'est dans la salle du Trabendo que l'escale parisienne du groupe était prévue ce mercredi 26 novembre.

Peu importe que de nombreux concerts de tous bords (Stereolab, Motörhead, Eugene McGuinness...) soient organisés dans la capitale ce même jour, le public a répondu présent pour acclamer une fois encore le duo originaire de Brighton. De Brighton il est également question lors de l'arrivée sur scène des inattendues Peggy Sue pour assurer la première partie du concert. Seules avec leurs instruments on ne peux plus variés (guitare, percussions, clavier, xylophone, tambourin...) ou accompagnées par un batteur discret et effacé, Rosa Rex et Katy Klaw se relaient sans cesse au chant afin d'interpréter une petite dizaine de titres durant une courte demi-heure. Discrètes mais élégantes et appliquées, les deux jeunes filles parviennent à s'attirer la sympathie du public avec les chansons tirées principalement de leurs deux premiers EPs, The Body Parts et First Aid. Un set dont on retiendra une agréable reprise de All N My Grill de Missy Elliott mais surtout le trs rythmé et accrocheur The Sea, The Sea proposé en guise d'au revoir.

Après le folk de Peggy Sue, place aux décibels durant un changement de plateau annonciateur de la suite de la soirée. C'est en effet au son des Foo Fighters, Eighties Matchbox B-Line Disaster, Deftones ou Eagles Of Death Metal que le public assiste à l'installation des instruments de Blood Red Shoes durant une nouvelle demi-heure d'attente, ceci avant que les lumières ne s'éteignent à nouveau et que les projecteurs ne ciblent le fond de la scène à l'effigie du groupe.
Les deux anglais aux allures d'adolescents saluent poliment la salle avant de s'installer derrière leurs instruments respectifs. C'est avec Try Harder puis Say Something/Say Anything que le concert débute dans une atmosphère plus attentiste que participative. Si quelques cris se font entendre ça et là et dans la fosse, la majorité du public assistes à la déferlante de décibels avec une certaine retenue. You Bring Me Down ne change pas la donne mais la réaction d'ensemble se veut plus chaleureuse dès l'annonce de la présentation d'un titre inédit dans la lignée directe du premier album de la formation. Riff assassin, batterie puissante, chants croisés... la recette fonctionne à merveille pour ce que l'on peut d'ores et déjà considérer comme une belle réussite, à l'image de la découverte quelques minutes plus tard du titre Count Me Out, tout aussi ravageur et apprécié.
Au fur et à mesure que les titres s'enchaînent la machine semble s'emballer et le groupe se laisse porter en restituant fidèlement les Doesn't Matter Much, This Is Not For You et LA chanson que la majorité du public semble avoir attendue avec impatience : I Wish I Was Someone Better. Pogos, applaudissements nourris... le final est impeccable et le rappel ne le sera pas moins. De retour après une pause de quelques minutes, c'est avec un jam instrumental que le duo, après avoir procédé à un inattendu échange des instruments, redémarre de plus belle pour cette surprise qualifiée de « soft song for fun » par Laura-Mary, avant d'abandonner ses dernières forces sur A.D.H.D.

Ravageur musicalement, le groupe, et Steven Ansell plus particulièrement, ponctue ce concert rondement mené avec un brin de folie en enflammant brièvement la grosse caisse de sa batterie. Une fois encore, rien ni personne n'aura résisté à Blood Red Shoes...