Metro Riots

À genoux dans l'ombre, Metro Riots font penser à tous ces groupes garage ignorés qu'on connaît de nom et qu'on se promet d'écouter depuis trois quatre ans, tous ces Catheters, Star Spangles, Hunches et Burning Brides qui traînent quelque part dans la piaule sous des piles de MC5, Stooges, Blues Explosion et Queens Of The Stone Age.

Et généralement, aucune galette de ces groupes mythiques n'est dans son boîtier originel – un QotSA dans un Kyuss, des Stooges dans un White Stripes et un MC5, deux autres MC5 dans un Blues Explosion et un QotSA – mais on s'obstine quand même à vouloir retrouver LE cd qu'on veut alors que, sur le moment, n'importe quel autre album pourrait aussi bien faire l'affaire.

Le Metro Riots, lui, est bien dans le Metro Riots, pas de doute là-dessus. Et ça fait longtemps qu'il y est, peut-être un mois ou deux, peut-être même quelques années qui sait. Tout ce temps qu'il espère se retrouver dans un MC5 ou un Stooges, voire pourquoi pas dans dans un Catheters ou un Burning Brides, du moment qu'il s'évade de son artwork Ed Wood.

Night Time Angel Candy mérite d'être dans le boîtier d'un autre.

C'est en tout cas ce que New Epidemic, morceau d'ouverture et par la même occasion de bravoure, semble promettre. Plus loin, des titres comme Teddy Bundy x100, Watch Every Word et Execute Tranquility lui donnent raison, chancun d'eux possédant la puissance et l'envergure suffisantes de tous les groupes cités ci-dessus pour faire de Night Time Angel Candy un grand disque.

Car même s'il ne possède ni les Thee Small Faces et When You're Gone des premiers EPs, Metro Riots ont su garder le toujours aussi méchamment blues Lured Into Roulette et inclure en toute fin leur propre Whatever Happened To My Rock'n'Roll en la présence de Baby You've Become Another Habit, final habité de bluesmen légendaires comme Leadbelly et Muddy Waters électrisés façon Black Keys.

Ainsi, plutôt que de se jeter désespérément sur le dernier BRMC dont on sait d'avance qu'il ne détrônera pas le premier et se retrouvera dans le boîtier du Weirdness des Stooges, voilà la galette qu'on aimera passer la journée à chercher un peu partout dans sa discothèque. Et puis un groupe qui a une vidéo perso de Juliette Lewis sur son myspace ne peut pas être foncièrement mauvais !