Chow Chow

Chow chow est un groupe maudit et déjà disparu. Quand ils ont annoncé le décès par overdose de Thomas Iain Smith, leur chanteur, j’ai d’abord cru à un canular de mauvais goût de la part de ce trio qui ne se prend pas au sérieux et cultive un humour teenage pas toujours très fin dans ses apparitions. Qui peut mourir d’une overdose en 2007 ? Tout le monde ne sait-il pas déjà que la drogue a toujours le dernier mot ?

Mais c'est la triste vérité et le trio londonien rejoint le panthéon des groupes disparus trop tôt et qui n’auront jamais percé. Ils y sont au côté des brillants Ikara Colt, compagnon de label (Fantastic Plastic) avec lesquels ils partagent la fougue et un sens aigu de la créativité musicale et graphique. Espérons qu’au moins un des deux derniers Chow Chow trouvera le même destin que le guitariste de Scarfo, groupe de talent maudit aussi, qui a finalement rencontré le succès dans son nouveau groupe : The Kills.

Ce mini album posthume reprend leurs meilleurs titres déjà parus sur leurs précédents EP ainsi que quelques inédits. C’est donc avec plaisir que nous retrouvons le morceau hommage aux Pixies, Dear Francis, l’electro pop de Skeleton with Hair et la folk très noisy de Metallica (early version). Et nous découvrons aussi quatre nouveaux titres jouant avec l’électricité et les délires créatifs.

Pour faire le chef d’œuvre absolu, que leur talent leur permettait, il aurait fallu encore un peu de temps au groupe pour dompter cette énergie et trouver un producteur qui aurait su leur construire un son énorme. Si je vous recommande donc Colours And Lines ce n’est pas parce que c’est un album indispensable, mais parce que c’est la dernière occasion de découvrir un groupe qui sortait du lot et qui écrivait de très bonnes chansons.