Siouxsie

Ce disque pourrait être la BO d’un nouveau Batman, mais Siouxsie l’a déjà fait. Il faut dire qu’elle a un peu tout vu et tout fait dans le registre gothique et flamboyant.

Avant de sortir un album solo, son premier en trente ans de carrière, Siouxsie a été grande prêtresse du punk, elle a joué avec Sid Vicious des Sex Pistols, puis grande prêtresse gothique, elle a fait jouer Robert Smith de The Cure parmi ses Banshees. Avec une telle biographie, il est forcément difficile de se réinventer, difficile de faire mieux seule ce qu’elle faisait avec son groupe ou avec son ex-compagnon Budgie dans les Creatures.

Il y a pourtant de grands morceaux sur cet album, dont le premier Into A Swan. Ce morceau est d’une grande puissance et il ouvre l’album en forme d’avertissement :"Je ressens une force que je n’ai jamais ressentie, ne soyez pas surpris, ce changement est volontaire". De réinvention il n’est pas question, ce disque est dans la continuité de ce qu’elle a fait auparavant et il contient de très belles compositions. "If it doesn’t kill you, it will shape you" poursuit-elle quelques morceaux plus loin. L’album est à l'évidence très personnel.

Plus abordable que son side project plein de percussions, The Creatures, cet album solo est dans la droite ligne de ce qu’elle faisait avec les Banshees, mais en moins riche. Cet album solo souffre du même défaut que beaucoup d’albums solo, il manque d’énergie et peut-être aussi de moyens, la production n’étant pas à la hauteur du talent de Siouxsie. Il n’y a plus qu’à attendre un deuxième album, plus rôdé, avec ces nouveaux musiciens, et une deuxième carrière s’ouvrira à Siouxsie, l’année de son jubilée.