The Pyramids

Side-project de Sam Windett et Mark Cleveland, respectivement chanteur/guitariste et batteur des sulfureux Archie Bronson Outfit, The Pyramids a vu le jour cette année et plus spécifiquement cet été avec la parution de leur page myspace. Quelques mois plus tard, les voici dans les bacs avec un premier album peu garni de titres mais chacun encombré d'électricité fondamentale.

Ici finis les choeurs lumineux et les accords de basse entraînants, le chant étouffé et la guitare dissonante mènent la contredanse pour une version torturée de Archie Bronson Outfit. Le blues se fait encore plus décharné et rugueux, comme démuni de ses artifices. The Pyramids n'explosent jamais vraiment, ils se tiennent en équilibre sur un fil de blues, avec à leur gauche un rock farouche (Glue You, le single Hunch Your Body Love Somebody, A White Disc Of Sun) et à leur droite un psychédélisme oppressant (Piblokoto, Manitou, A Gala In The Harbour Of Your Heart), sans même tomber l'espace d'un instant dans le pastiche Archie Bronson Outfit ( ). Là où ces derniers offraient de l'espoir, The Pyramids obligent au dérivatif. Plus rien n'occupe l'esprit autre que la tenacité du groupe à verser aussi bien dans le défoulement expérimental (la country bestiale Empty Yourself, la minute trente enragée de Festoons) que l'intensité instrumentale (les plus dispensables Guitar Star et Pyramidy mais qui ont toutefois leur place sur ce disque).

The Pyramids tiennent autant dans le chant magnifique de Sam Windett que les deux instruments qui se disputent la place de meilleur support à un retour au source primitif et rudimentaire, un peu comme si Animal Collective avaient laissé de côté les expériences tribales et minuties synthétiques de leur Strawberry Jam aux dépends d'un blues rock plus centré sur un passé caverneux et vaporeux.