Tellison

Après une poignée de singles et de participations à des compilations relativement confidentielles et autres albums hommages, courant sur les deux dernières années, le quatuor britannique au nom à consonance vaguement rock alternatif d’outre-Atlantique, Tellison, se lance dans l’aventure du format long avec Contact ! Contact !. Ce qui saute aux oreilles, dès les premières mesures de l’opus, c’est l’univers foisonnant et brouillon, où règne une certaine confusion à la fois mélodique et instrumentale, sans que l’on puisse pour autant parler de chaos ni de cacophonie.

En effet, la majorité des chansons, à l’instar de Hanover Start Clapping ou Ambulance, oscillent entre Forward, Russia! et feu Ikara Colt, l’inspiration, la rigueur et l’inventivité en moins. Ainsi il nous est souvent donné à écouter, à l’exception de quelques morceaux plus cohérents et aux harmonies plus entraînantes, à l’instar de l’efficace Tender Is The Night, ou encore de New York, New York, New York, lorgnant quasiment du côté du rock expérimental made in US à la manière de Shellac ou Fugazi, des titres monotones et sans réel relief.

Et lorsqu’ils s’essayent au registre progressif, comme dans Fire et Disaster ! Disaster !, par exemple, le résultat est encore moins heureux et la superficialité de l’univers musical du combo, maladroitement masquée par la profusion de fioritures instrumentales qui ne font, au final, qu’alourdir les compositions, se fait de plus en plus évidente. Aussi aurons-nous la décence de passer sur le morceau Architects, sorte de bluette insipide, à la manière d’un Idlewild des années 2002-2005 tellement mou du genou que la formation écossaise ne la revendiquerait même pas sous la torture.

Balayant un peu à l’aveuglette tous les styles musicaux que le rock indépendant propose depuis quelques décennies, à la recherche, pour l’instant vaine, de son âme musicale, Tellison semble peiner à trouver son identité. Témoin le pourtant bien construit et convaincant Henri Went To Paris que, toutefois, la production et la dispersion des instruments gâchent au point de transformer une bonne chanson en morceau médiocre. Confronté à un manque de maturité certain, le groupe se débat laborieusement dans la nébuleuse du rock anglais sans véritablement trouver d’issue et réalise un premier coup d’essai à peine passable.
Pêchant par manque cruel d’originalité, Contact ! Contact ! est un album de facture très moyenne qui ne passera pas à la postérité, malgré la révélation d’un certain potentiel et une relative qualité de l’interprétation. Espérons que Tellison, au seuil de cette nouvelle année, prendra de bonnes résolutions et tentera de sortir de l’impasse musicale afin que le contact ne soit pas rompu.