John & Jehn

John et Jehn se sont trompés de rêves. Depuis une semaine le rêve d'un monde qui change et donne ses chances à chacun est retourné de l'autre côté de l'Atlantique. « Yes, we can », disent-ils. Mais nos deux frenchies ont préféré succomber au London Calling, la cité pop aux deux milles pubs et autant d'occasions de se produire sur scène. C'est aussi la seule localisation qui leur permettait d'être chroniqué sur Sound of Violence malgré un passeport qui n'a pas été délivré par les services de sa gracieuse majesté. Et là je dis Bloody Hell !

Pour parfaire la panoplie britonne, ils revendiquent une connexion avec Joy Division, mais c'est plutôt dans les influences de leurs influences qu'il faudrait aller chercher la source de ces ballades folk rock. Dans le SoHo du Velvet Underground et de Nico par exemple. Je ne retrouve rien de la rage sombre du quatuor de Manchester dans cette musique où la section rythmique est assurée par une boite à rythme déprimée.

Cette musique peut aussi rappeler celle d'un autre duo, les anglo-américain de Kills. Malheureusement, la tension rock'n'roll et érotique en moins, même si pour la peine, John et Jehn forment un couple à la ville et à la scène.

Les deux frenchies ont embarqué avec eux le mal-être à la française. Le chant est nonchalant, les mélodies molles, c'est un style lo-fi très nouvelle vague des années 1969, celui qui fait pousser les cheveux et vous scotche au lit avec une migraine et un paquet de clopes. Ce n'était pas indispensable.