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Lonely The Brave

The Day's War

Lonely The Brave - The Day's War
Chronique Album
Date de sortie : 01.09.2014
Label : Hassle Records
0.5
Rédigé par Hugues Saby, le 1er septembre 2014
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Oh qu'elles sont prometteuses, les cinquante-deux secondes d'ouverture de The Day's War, premier album de Lonely The Brave. Des notes de guitare aigrelettes qui se perdent dans l'infini, légèrement traficotées, avec juste ce qu'il faut de réverb pour faire monter la tension...

Vous savez ce que ça me rappelle ? La BO de 28 Jours Plus Tard, de Danny Boyle, cette musique angoissante faite de quelques notes seulement, qui accompagne les pas d'un type qui se réveille dans Londres totalement désertée... Une bande originale absolument incroyable et, au passage, un très grand moment de cinéma. Bref. Une sacrée entrée en matière. Pas de doute, l'ambition est là, me disais-je, chez ce groupe de Cambridge, qui mine de rien fait pas mal parler de lui en Angleterre. Zane Lowe, notamment, le DJ de la BBC Radio 1, en parle en excellents termes, et le Telegraph leur a consacré un article plutôt élogieux, leur prédisant de grandes choses. Les cinq lads de Cambridge ont même réussi à décrocher un deal avec Columbia à l'international. Respect, donc ? Soit, mais incompréhension aussi. Car ne vous emballez pas, s'il y a la moindre ambition au sein de Lonely The Brave, elle s'arrête net après ces cinquante-deux premières secondes du premier morceau de ce premier opus. Ça s'appelle Intro, et c'est ce que le groupe a fait de mieux.

Parce qu'après, bonjour tristesse. On ne peut pas dire que ce soit complètement raté, non. Le chanteur a du coffre. Ça joue vite, ça joue bien, notamment derrière les fûts où ça bourrine sacrément. Mais comment dire ça simplement ? Vous vous rappelez des années 2000 ? Avant que les Libertines et les Strokes ne viennent tirer le rock'n'roll de la profonde apathie dans laquelle il était tombé ? Vous vous rappelez de tous ces groupes pop-punk et collège rock dont plus personne ne parle, et dont nous abreuvaient les radios indés à l'époque ? Les American Hi-Fi, les 3 Doors Down, les Nickelback, ce genre d'artistes que l'on a pu trouver cool à l'époque (et accessoirement quand on avait dix-sept ans) ? Eh bien voilà. C'est exactement ça. On est en 2014, et Lonely The Brave viennent de sortir un disque qui a déjà quinze ans. Et soyons clairs, personne n'a envie d'écouter ça aujourd'hui. Personne de sérieux en tout cas. Si l'on prête une oreille nostalgique ou intime à ce disque, on peut y retrouver de bons vieux souvenirs, des sensations adolescentes oubliées, des madeleines de Proust droit sorties de l'époque où l'on découvrait le rock en s'encanaillant avec des groupes pas terribles. Mais musicalement, ça n'a aucun intérêt.

Mais allons-y tout de même pour l'analyse : absence de mélodies dignes de ce nom, puériles démonstrations de force des distorsions et de la batterie, morceaux irrationnellement semblables les uns aux autres et s'étirant en longueur, voix sans aucun caractère ni personnalité, et bien sûr, la petite ballade romantique du rocker pleins de blessures... En quelques mots : c'est ennuyeux, et c'est incroyablement daté. Quant à la production, rien à dire mais rien à retenir non plus. Le malheureux ingénieur du son sur qui c'est tombé a mérité son salaire. Le groupe moins. Ils sont pourtant signés chez Hassle Records qui compta jadis dans son roster Rolo Tomassi et les Cancer Bats... Mais qu'est-ce qu'il leur a pris de signer un groupe aussi insipide ? Qu'est-ce qui a bien pu prendre Zane Lowe de dire du bien de ce groupe ? Qu'est-ce qui a pris à Spotify de coller Royal Blood dans la rubrique « Similar artists » ? Au Guardian de leur attribuer 3 étoiles ? Ni vous ni moi ne le saurons jamais, mais comme dirait ma grand-mère : on ne va pas se mettre la rate au court-bouillon, surtout pour un album aussi faible.

Il paraît qu'en live, Lonely The Brave joue dans une disposition bien particulière : le chanteur est derrière les autres musiciens, en fond de scène. Une particularité qui en dit long sur ce groupe, et, si vous voulez mon avis, sur son avenir. Parfois, la vérité ne fait pas plaisir à dire, encore moins à entendre. Mais elle reste la vérité. Et la vérité, en l'occurrence, c'est que cet album mérite une très mauvaise note.
tracklisting
    01. Intro
  • 02. Trick of the Light
  • 03. Backroads
  • 04. Islands
  • 05. Dinosaurs
  • 06. Deserter
  • 07. Untitled
  • 08. Kings Of The Mountain
  • 09. Victory Line
  • 10. Black Saucers
  • 11. The Blue, The Green
  • 12. Intro
  • 13. Call Of Horses
  • 14. Outro
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    Intro - Untitled
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