logo SOV

Tim Burgess & Peter Gordon

Same Language, Different Worlds

Tim Burgess & Peter Gordon - Same Language, Different Worlds
Chronique Album
Date de sortie : 02.09.2016
Label : O Genesis Recordings
25
Rédigé par Emmanuel Stranadica, le 16 septembre 2016
Bookmark and Share
On n'arrête décidément plus Tim Burgess. Le leader des Charlatans est en effet quelqu'un de très prolifique. Au-delà des albums avec son groupe, des sorties pour chaque Record Store Day, et d'un second livre de mémoires, le voici maintenant avec un nouvel album solo, Same Language, Different Worlds, enregistré avec le New-Yorkais Peter Gordon.

En 2012, Tim nous avait enchanté avec Oh No I Love You (suivi du disque de remixes Oh No I Love You More) enregistré avec un autre américain, Kurt Wagner de Lambchop. Fan de Peter Gordon, le mancunien, a donc entrepris la périlleuse expérience de collaborer avec le compositeur expérimental, assez axé sur le jazz. Et le moins que l'on puisse dire c'est que cela s'entend sur les neuf morceaux qui composent le disque.
Begin qui ouvre le bal se montre toutefois assez plaisant avec ses synthés, ses guitares, sa mélodie chaude et ses sonorités très eighties. Tout va radicalement changer cependant dès la seconde plage, Say, où le jazz va prendre ses quartiers. Sombre, lente et entêtante, la chanson nous plonge dans la mélancolie des nuits new-yorkaises. Tim Burgess parle davantage qu'il ne chante vraiment tout au long de ces trois minutes et trente secondes. A partir de ce là, le disque va vraiment basculer dans l'expérimentation.

Si les deux premiers morceaux ne dépassent pas les quatre minutes, les suivants ont une durée d'un ordre tout autre. Six minutes, pas loin de neuf et même jusqu'à douze pour Temperature High, autant dire que les deux artistes s'en sont donné à cœur joie. Mais si c'est long, est-ce que c'est vraiment bon ? Souvent très minimales et dépouillées, les expérimentations sonores de l'américain, sur lesquelles participent également Factory Floor, deviennent vite un peu indigestes. Temperature High en est d'ailleurs un parfait exemple. Tim Burgess entame un « hou hou » interminable sur un air répétitif et monotone qui devient fatigant à la longue.
C'est ce qui cloche d'ailleurs avec ce disque. Il n'y a pas suffisamment de mélodies pour accrocher l'auditeur, à la différence de l'album très harmonieux réalisé avec Kurt Wagner. Sans que ce nouvel opus ne soit mauvais, on s'ennuie donc un peu. Oh Men, plage de clôture, nous sort un peu de cette épreuve avec cette nouvelle version de la chanson déjà parue en single en 2014 à l'occasion du Record Store Day, durant laquelle un beat glacial vient s'écraser sur une jolie ligne de piano.

Tim Burgess s'est donc avant tout fait plaisir pour concevoir avec Peter Gordon ce Same Language, Different Worlds. Au même titre que Björk, l'anglais, qui n'a plus rien à prouver, sort avant tout ce qu'il a envie de sortir sans se soucier de l'accueil que son album recevra. A écouter avec parcimonie, ce disque pas indispensable n'a évidemment pas vocation à se retrouver sur votre platine quotidiennement. Les fans avisés de Tim Burgess ne manqueront toutefois pas de l'incorporer à la déjà longue collection de disques sortie par le bientôt cinquantenaire.
tracklisting
    01. Begin
  • 02. Say
  • 03. Around
  • 04. Unguarded
  • 05. Ocean Terminus
  • 06. Temperature High
  • 07. Like I Already Do
  • 08. Tracks Of My Past
  • 09. Oh Men
titres conseillés
    Begin - Say - Oh Men
notes des lecteurs