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Thea Gilmore

Harpo's Ghost

Thea Gilmore - Harpo's Ghost
Chronique Album
Date de sortie : 21.08.2006
Label : Sanctuary Records/PIAS France
4
Rédigé par ALF, le 15 août 2006
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Oubliez les groupes d’ados à la coupe «out of bed» et aux jeans trop serrés; malgré son jeune âge, Théa Gilmore sait ce que rock indépendant signifie et trace seule depuis ses 17 ans son petit bonhomme de chemin à l’écart des autoroutes du rock.

La jeune fille est anglo-irlandaise, mais elle a vite traversé l’Atlantique pour trouver son inspiration, sans toutefois renier ses origines. Et c’est sans doute ce mélange des cultures qui lui confère toute son originalité. On pense à Jewel ou Sarah MacLachlan et les accents rythmés de ballades country (We built a Monster) se mêlent au mystère plus lancinant du folk anglo-irlandais, pour des chansons douces ou affûtées comme des lames, entre spleen et bliss.

Théa Gilmore a commencé à enregistrer ses albums il y a un peu moins de dix ans; il en parait pratiquement un chaque année depuis 2001, productivité qui ne semble en rien altérer sa créativité. C’est surtout avec Rules for Jokers en 2001 que son talent atteint une renommée nationale, recueillant des critiques plus qu’enthousiastes de la part de la presse anglaise, avant d’élargir peu à peu son influence à l’échelle internationale. Le nouvel album Harpo’s Ghost a été produit par Nigel Stonier, mixé par Steve Evans et Eric «Roscoe» Ambel accompagne souvent la chanteuse à la guitare.

Ce qui caractérise la jeune artiste, ce sont surtout ses compositions poétiques, un travail constant sur les mots, elle qui veut croire que les compositeurs musicaux contemporains ont pris le relais des poètes d’antan, et qui se dit très influencée par l’héritage poétique irlandais. Elle cite Yeats ou Louis MacNeice, pense être plus souvent touchée par les mots que par la mélodie. Cette sensibilité se retrouve d’ailleurs dans ses chansons qui oscillent entre acoustique caustique et riffs agressifs, dégageant parfois une peine presque palpable : la douloureuse complainte de la gratte...

Rien ne semble jamais fait à la légère chez Théa Gilmore qui a partagé la scène avec de grands noms comme les Waterboys ou Joan Baez. Reprenant la voie de ses mentors, elle croit en une musique engagée, qui n’est pas le rejeton d’un chaos artistique confus mais possède une véritable résonance politique. Ces chansons sont d’ailleurs des commentaires sociaux réfléchis abordant divers thèmes de la vie quotidienne : Red, White and Black évoque notamment guerre et patriotisme, We built a Monster la mondialisation ; on retrouve aussi l’amour bien sûr, l’abandon, la colère.

Un album « féminin », sans pourtant revendiquer un quelconque « Girl Power », que la chanteuse traite d’ailleurs avec une certaine ironie. Harpo’s Ghost représente une véritable bouffée d’air frais et sensuel pour la pop britannique.
tracklisting
    01. The Gambler
  • 02. Everybody’s numb
  • 03. Red white and black
  • 04. Call me your Darling
  • 05. We built a Monster
  • 06. The list
  • 07. Going down
  • 08. Whistle and steam
  • 09. Cheap tricks
  • 10. Contessa
  • 11. Slow journey II
titres conseillés
    The Gambler - Cheap Tricks – The List
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