The Servant

/En ce début de chronique, mes titres préférés sont Hey Lou Reed, Brains, How To Destroy A Relationship.\

Notre domestique préféré nous revient après plus de deux longues années de congé dans les bacs et, bien qu'il ait fait le tour du monde, passant de scène en scène, de plateau en plateau, il n'a pas changé ses petites manies : chacune des chansons qui composent ce How To Destroy A Relationship imprègne le cerveau comme a pu le faire auparavant The Servant et, plus éloigné mais tout aussi efficacement, les deux premiers EP, Mathematics et With The Invisible, sans bien évidemment oublier chaque B-sides que le groupe a pu produire. Car, ce que Dan Black et ses acolytes parviennent avec une facilité déconcertante à créer, ce ne sont pas des chansons intemporelles, des chefs d'oeuvre à la The Verve ou The Stone Roses – leurs influences majeures –, mais ce sont des tubes instinctifs, des chansons imparables dont le seul objectif est de s'approprier l'auditeur au moyen de n'importe quel stratagème pervers, que ce soit aussi bien à partir de mélodies emphatiques et outrancières à l'instar de celles de The Killers ou encore The Bravery, que de productions prodigieuses travesties par des artistes putassiers tels que Justin Timberlake, Nelly Furtado, et autres Black Eyed Peas.

/En ce milieu de chronique, mes titres préférés sont Moonbeams, Sleep Deprivation, I Wish I Could Stop Wishing For Things.\

Le quator nous ressert donc de l'instantané, du raffinement qui ne reste en bouche que le temps de quelques heures – le temps de la digestion –, avant de passer à autre chose. Chaque écoute de cet album chamboule notre impression et a fortiori cette chronique. J'aurais ainsi pu écrire onze chroniques différentes tant chaque écoute inverse la tendance, renverse la situation sur une chanson en particulier et, à partir de là, modifie totalement notre vision des choses dans son ensemble. L'immédiateté prime sur la sophistication des mélodies, l'éphémère sur la constante progression de notre perception : celle-ci diffère selon l'écoute de la galette et dès lors on stagne, non pas sur place, mais bel et bien sur tel ou tel morceau de How To Destroy A Relationship, ce qui est on-ne-peut plus excitant au vu de la multiplicité des harmonies réalisées pour chacun d'eux.

/En cette fin de chronique, mes titres préférés sont Save Me Now, Out Of Phase, (I Should Be Your) Girlfriend.\

Loin d'être un gloubi-boulga indigeste, How To Destroy A Relationship est un met extrêmement savoureux sur le moment qui investit pleinement notre être pour ne plus faire qu'un avec lui, avant de, on le sait, laisser finalement un arrière-goût amer dans les semaines à venir ; avant de, on le sait, nous lasser et se détruire à petit feu par lui-même, inévitable aboutissement de toute relation établie.


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Bon. Un an après, il ne reste plus rien de cet album. À la rigueur le refrain de Hey Lou Reed ou le riff de la chanson titre, mais c'est tout. On le sentait venir, de toute façon. Les écoutes s'espaçaient, les mélodies s'estompaient, les sourires ne daignaient s'esquisser, les mots ne venaient plus. Les compositions se détruisaient à petit feu.

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How To Destroy A Relationship ? Une voix qui progressivement exaspère, des faux airs trouvés à l'arrière d'un bus tour avec une groupie sur les genoux qui ne tiennent pas la route, une rythmique monotone qui lasse terriblement quand d'autres dans l'année (2006) laisse encore aujourd'hui un sentiment d'aventure et d'exaltation (The Rifles, ¡Forward, Russia!, The Sunshine Underground, Arctic Monkeys, The Veils, etc ...).

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À nommer ainsi son album, le groupe a lui-même certainement dû se rendre compte de son caractère éphémère. D'ailleurs, le groupe splitte.